La règlementation autour des produits de beauté
Les fabricants de cosmétiques sont tenus à une règlementation stricte concernant la composition, d’abord, mais aussi concernant l’étiquetage. Une étiquette doit donc mentionner : la fonction du produit et ses précautions d’emploi, son poids ou son volume, sa date de conservation après ouverture (signalée par un pot ouvert accompagné d’un nombre, « 12M » pour 12 mois). Les ingrédients doivent être mentionnés par ordre décroissant de leur volume dans le produit fini. Ainsi, on trouve très souvent la mention « aqua » en premier, car la majorité des crèmes sont composées d’eau. Les actifs présents dans les cosmétiques et souvent vantés dans les campagnes de lancement ne sont présent que dans un pourcentage infime, car c’est en petite quantité qu’ils sont efficaces.
Les noms des substances chimiques sont inscrits en anglais, quand les produits naturels (comme l’eau, donc) sont mentionnés en latin. L’INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients) répertorie les ingrédients des produits cosmétiques et permet de retrouver leurs fonctions et les éventuelles contre-indications.
Que sont vraiment ces produits dont on se méfie ?
La liste est longue des produits dont on n’est pas sûrs, qu’il s’agisse d’un produit toxique, ou pas écologique, d’un produit cancérigène. On nous alarme sans cesse avec de nouveaux scandales sanitaires, mais au fond, comme on n’a jamais vraiment su ce qu’on se mettait sur la peau, on ne peut pas vraiment se plaindre. Mais comme ça nous arrangerait de ne pas nous étaler trop de susbtances douteuses, voici un petit guide pour mieux les comprendre.
Les parabens
Les parabens sont des conservateurs chimiques employés dans les cosmétiques depuis les années 1920. Régulièrement, on les remet en cause, sans jamais démontrer réellement leur nocivité. Pour de nombreux scientifiques, ils seraient responsables de cancer et hautement allergènes. Les formules développées sans parabens ne sont pas encore totalement au point, donc, en attendant, pour les reconnaître sur les étiquettes, on regarde du côté des mots en –zoate comme le parahydroxybenzoate ou les mots qui comportent « paraben », comme le methylparaben.
Les silicones
Les silicones ne sont jamais mentionnées ainsi sur les étiquettes. Pour les reconnaître, on traque les mots en –cone, -one ou –xane. Le plus courant est le dimethicone. Ils ne sont pas dangereux pour nous mais sont peu biodégradables, c’est à l’environnement qu’ils causent un problème. Ils pollueraient donc, mais auraient aussi tendance à boucher les pores et ne répareraient (les cheveux) qu’en surface.
Les PEG ou PPG
Ces substances sont les fameux polymères. Ils sont des dérivés de la pétrochimie et fabriqués à partir d’oxyde d’ethylène. On ne connait pas leurs risques pour nous mais ils étaient utilisés pour créer des gaz de combat à l’origine. Pour les retrouver, on cherche les polyéthyléneglycol ou propylène. Ils ne sont pas tolérés dans les cosmétiques bio.
Les paraffines et les huiles minérales
Dérivés de la pétrochimie, les paraffines sont soupçonnées de boucher les pores de la peau et d’être comédogènes (de provoquer des boutons). Les peaux acnéiques doivent donc fuir ces ingrédients. Les huiles minérales, quant à elles, sont là pour hydrater et stabiliser la formule. Dans les cosmétiques bios, elles sont remplacées par des huiles végétales.
Les SLS
Ces émulsifiants sont présents dans les shampoings et les gels douche. On les trouve sous le nom de Lauryl sulfate de sodium ou ALS. Ils pourraient vraisemblablement causer des allergies et des irritations. Dans les shampoings, ils auraient tendance à assécher les cheveux très frisés ou crêpus.
Les phtalates
Les phtalates sont parmi les plus discutés. On les trouve dans les parfums, dans les vernis à ongles et dans certains produits coiffants. Ils sont accusés de favoriser la stérilité masculine et de perturber le développement hormonal chez les femmes. En Europe, une seule est encore autorisée : le diethyl phtalate. On préfère donc les étiquettes qui mentionnent « sans phtalate ».
Les sels d’aluminium et chlorates d’aluminium
Présents dans les déodorants en aérosol, les sels d’aluminium seraient responsables de cancers du sein et de cas d’Alzheimer. On préfère des déodorants bille à la pierre d’alun, par exemple, qui n’empêche pas la transpiration de passer.
Le formaldéhyde
Le formaldéhyde est notamment présent dans les vernis à ongles car il a des propriétés durcissantes. C’est un produit dérivé du formol qui causerait des irritations et pourrait provoquer des cancers. Les entreprises de cosmétiques essaient de développer des formules sans formaldéhyde.
Et les cosmétiques bio ?
De plus en plus de marques se lancent dans les cosmétiques bios. Mais pour autant, sont-ils plus sûrs ? Pour s’assurer de l’origine naturelle ou non d’un produit estampillé bio, vous le savez désormais, il faut souvent s’aventurer à lire l’étiquette. Les noms en latin sont apparentés aux plantes et aux produits naturels, c’est donc une bonne piste. Et les labels certifiés bio ? Attention, certains labels ne demandent que 10% d’ingrédients biologiques pour délivrer ou non leur étiquette et la plupart sont payants. Ils ne garantissent donc pas une origine biologique dans un pourcentage important. En outre, il faut aussi parfois se méfier de certains ingrédients naturels. Ce n’est pas parce qu’ils sont naturels qu’ils sont sans danger pour nous ! Certaines huiles essentielles notamment sont responsables d’allergies. On traque la mention « hypoallergénique » quand on sait qu’on a une peau à tendance allergique, mais en aucun cas le bio ne signifie « sans allergène ».
Relativiser, et choisir
Vous savez maintenant mieux déchiffrer les étiquettes des produits de beauté. Si certains produits paraissent effrayants, la plupart sont inoffensifs. Intéressez-vous surtout au pourcentage de leur présence dans le produit avant de vous bloquer complètement. Et le principal reste de savoir qu’on a le choix et d’avoir maintenant le pouvoir de choisir en pleine conscience. Et rassurez-vous, je suis en train de rédiger une lettre bien sentie à l’INCI pour qu’ils simplifient enfin les étiquettes des produits de beauté : plus de latin ni d’anglais, et plus de mots de plus de trois syllabes ! Qu’on puisse enfin (vraiment) comprendre ! Non, mais…
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,comment-lire-et-comprendre-les-etiquettes-des-produits-de-beaute,727090.asp
Source : Marie Claire : Beauté