« Je suis admirative des jeunes femmes d’aujourd’hui, lance Eve, 64 ans, elle-même hors d’âge et solaire. Du moins celles qui m’entourent, entre 25 et 35 ans : ma fille, ma nièce, leurs copines… Elles m’impressionnent. L’une qui a fait son tour du monde seule, sac au dos ; l’autre qui a fait ses études en Argentine, au Chili, et qui travaille en Equateur… Je les trouve belles, gonflées, pas geignardes quand elles se plantent. Pleines de projets et « hyper-débrouille » pour les financer. Elles jouent sur tous les moteurs de leur jeunesse. Elles assument, plus que nous au même âge : leur corps, leur féminité, leurs ambitions. Et pas besoin d’homme pour y aller. Elles foncent pour elles. Envisageant leur avenir comme une succession de projets, là où nous imaginions une carrière linéaire. La temporalité n’est plus la même. »
Certes, et les moins « jeunes » aussi en profitent. Carole, 49 ans, qui s’est séparée de son mari après quatorze ans d’un mariage « trop ronronnant », vit depuis deux ans avec un homme de dix ans son cadet. « Je ne sais pas combien de temps ça va durer, dit-elle, mais peu importe, j’ai l’impression d’être revenue à la vie.Non pas parce que Piotr est plus jeune que moi, mais parce que notre relation m’a rebranchée sur celle que je suis vraiment et que j’avais abandonnée au fil du temps. J’ai l’impression que mon corps s’est réveillé, faire l’amour est une fête, j’avais fini par oublier à quel point le plaisir sexuel est important. »
Plusieurs vies en une seule, voilà à quoi nous avons droit désormais. Avec éventuellement échecs, ruptures, maladies, et… renaissance. Même la ménopause n’est plus le déclin culturellement programmé de la vie (notamment sexuelle) d’une femme. Les thérapeutes le constatent au quotidien. « C’est une vraie nouveauté dans l’histoire des femmes, constate la sexothérapeute Violaine Gelly. Toutes celles que je reçois en consultation savent que la ménopause crée des bouleversements physiologiques et émotionnels, elles sont non seulement déterminées à les surmonter, mais elles comptent bien continuer à vivre ou se donner les moyens de vivre une sexualité intense. Elles aiment ce corps qui leur donne du plaisir et ne passent pas leur temps à guetter les marques de sa dégradation, elles sont donc plus confiantes en elles et plus ouvertes aux autres. »
L’énergie créative aussi fait rayonner, donne l’élan et abolit les frontières générationnelles.
Chloé, étudiante à la Fémis, 22 ans, raconte, éblouie, les deux jours de cours donnés par la cinéaste Agnès Varda. « Elle nous a tous bluffés ! Sa vitalité, son originalité, sa générosité, c’était incroyable. Elle nous a captivés, fait rire, touchés. Une vraie jeune fille de 86 ans. Et pourtant elle a des rides, elle n’a pas la silhouette d’un mannequin, elle n’est pas habillée branchée. Je rêve de vieillir jeune comme elle ! »
C’est toute la différence entre tenter de figer le temps pour conserver la jeunesse et la vivre de l’intérieur. Un thème qui est cher à l’Américaine Marianne Williamson, 62 ans et qui en paraît facilement dix de moins. Dans son livre « L’âge des miracles. Une nouvelle approche de la cinquantaine », un best-seller couronné par le « New York Times », on ne trouve ni trucs ni astuces mais une réflexion sur la meilleure façon de vieillir sans vieillir, en commençant par repérer nos croyances personnelles négatives sur l’âge pour mieux s’en affranchir. « Quoi que vous soyez parvenu à accomplir ou non par le passé, le présent demeure une source inépuisable d’opportunités miraculeuses », écrit-elle en préambule.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,etre-bien-dans-sa-peau-a-tout-age,732552.asp
Source : Marie Claire : Bien-être