Dans le club fermé des chiffres et des lettres qui ont marqué l’Histoire de l’automobile, l’ensemble «P85D» pourrait bien se faire une place de choix, non loin de 911, M3 et autres légendes. Il s’agit de la déclinaison à quatre roues motrices de la fameuse Tesla Model S, grande berline venue des Etats-Unis pour convertir à l’électricité un marché de l’automobile toujours très réfractaire en ces temps de baisse des cours du pétrole. On peut se demander ce que vient faire aux côtés de voitures de sport une routière en surpoids (2239 kg, 132 de plus que la version propulsion), qui carbure aux électrons et qui a été conçue pour répondre à la demande de clients américains soucieux de pouvoir rouler sur des routes enneigées. Un petit détour par YouTube peut apporter un premier éclairage.
Des passionnés d’automobile, qu’on ne peut soupçonner de vouer un culte à la voiture électrique, ont consacré des dizaines de vidéos à la Model S P85D. La Tesla y apparaît face à des adversaires toutes plus prestigieuses les unes que les autres : Mercedes E63 AMG, Lamborghini Aventador, Ferrari 458 Italia… Et l’énorme berline réussit à chaque fois une prouesse qui paraît surnaturelle face à ces légendes de l’automobile sportive : pendant quelques dizaines de mètres, elle leur vole la vedette. Parfois, la voiture électrique humilie même le V8 qui hurle sous le capot de sa concurrente.
© Tesla
Au volant de la berline la plus rapide du monde
Tesla Model S P85D contre Mercedes E63 AMG
On savait la Tesla capable de fortes accélérations : la Model S, dans ses déclinaisons classiques, fait preuve d’une belle vivacité, tirant pleinement parti du couple immédiatement offert par son moteur électrique. Avec la P85D, le constructeur fondé par le milliardaire Elon Musk a décidé d’aller plus loin. Pour faire fonctionner la traction intégrale, Tesla a rajouté un moteur électrique sur l’essieu avant. Suivant ce principe, une version 85D qui développe l’équivalent 380 chevaux est disponible, ce qui paraît amplement suffisant pour s’extraire avec panache de n’importe quel péage. Sur la P85D, en revanche, la puissance a été poussée jusqu’au délire : l’équivalent de 700 chevaux, dont 476 à l’arrière et 224 à l’avant, sont répartis en temps réel par un ordinateur.
On commence à comprendre comment cette yankee sans noblesse mécanique peut aller humilier impunément la fine fleur de l’automobile européenne. Avec une motricité extraordinaire, la Model S P85D est capable de faire passer au sol toute sa puissance époustouflante. Et lorsqu’à l’arrêt, on met le pied au plancher, ce qui se passe relève de sensations physiques très rares dans le monde de l’automobile. La poussée vous projette dans le siège, l’espace semble s’étirer. En 3,4 secondes, les 100 km/h sont franchis. Il faut 3,3 secondes à une Ferrari 458 Italia pour faire de même.
Bien sûr, la P85D étant électrique, le souffle prodigieux des premières secondes ne dure pas. La poussée est moins impressionnante au delà de 130 km/h, mais Tesla annonce une vitesse maximale de 250 km/h. Il n’en reste pas moins que cette voiture est la berline la plus rapide du monde. Elle est totalement hors de prix -100 540 euros- mais comparée aux tarifs italiens, elle semble presque bon marché : dans cette gamme de prix, aucun modèle n’offre une telle accélération.
La véritable prouesse de Tesla n’est pourtant pas dans la performance. Le plus étonnant est encore que, tout en étant capable d’offrir à tout instant une accélération de bolide, la P85D reste une voiture électrique avant tout : douce, silencieuse, très confortable. Même avec le mode «Inouï» (c’est ainsi que Tesla a souhaité traduire le mode «Insane», qui donne le maximum de puissance) enclenché, la Model S P85D est très simple à utiliser. Même avec des centaines de chevaux en plus par rapport à l’ancienne version extrême P85+, le système quatre roues motrices offre une telle motricité que la nouvelle venue se montre plus sécurisante en virage que la propulsion. Sur le mouillé, l’électronique fait en sorte que chaque roue reçoive la quantité optimale de puissance pour éviter la sortie de route. En revanche, le poids conséquent de l’auto se ressent au freinage et, malgré une répartition des masses parfaitement équilibrée, en virage.
Pour le reste, la P85D conserve tout ce qui fait l’originalité de la Model S. L’habitacle est très vaste et très épuré. Le poste de conduite, avec son écran tactile unique, est une révolution. L’ensemble est très luxueux, même si certains assemblages ne sont pas à la hauteur de ceux des constructeurs allemands. Un détail révèle l’avance technologique que Tesla a pris sur les constructeurs traditionnels : entièrement connectée, la voiture est régulièrement mise à jour, comme n’importe quel smartphone. Rien d’avant-gardiste dans le principe. En revanche, Tesla est le seul constructeur à offrir gratuitement de nouveaux équipements avec les mises à jour. En s’appuyant sur les capteurs installés depuis septembre 2014 sur toutes les Model S –camera frontale, radar, ultrasons-, les ingénieurs de la marque développent au fur et à mesure de nouvelles fonctionnalités : régulateur de vitesse adaptatif, GPS intelligent qui intègre les points de recharge, parking automatique… Olivier Loedel, directeur de Tesla en France, explique que ce système de mises à jour garantit que «le véhicule ne sera jamais obsolète». Il assure même que ce travail logiciel permettrait à la P85D de gagner encore 0,1 seconde sur le 0 à 100 km/h… Inouï.
Le verdict : Voiture hors-normes, la Model S P85D fera date. Certes, le réseau de chargeurs sur le territoire français est encore réduit, certes l’autonomie des batteries n’offre pas la même sécurité qu’un bon vieux plein d’essence. Reste que Tesla propose le meilleure démonstration de la pertinence du véhicule électrique… à condition d’y mettre le prix.
On adore :
-Accélération incroyable
-Douceur d’utilisation
-Des équipements de pointe… gratuits
On déteste :
-Les contraintes liées à l’électricité
-Le tarif très, très salé
-Matériaux flatteurs mais finition perfectible
Le modèle essayéTesla Model S P85D
700 ch., 0 à 100 km/h en 3,4 s., 0 g de CO2
A partir de 100 540 euros
Source Article from http://www.msn.com/fr-be/actualite/other/au-volant-de-la-berline-la-plus-rapide-du-monde/ar-AAa6XZ9?srcref=rss
Source:MSN Belgique – Outlook, Skype, toute l’actualité en continu