Christa Lange est la voisine des Clinton. Une femme discrète. Avec son mari, Richard, elle gère le Lange’s Little Store, « petite boutique » sur King Street, à Chappaqua, charmant village huppé de 1 400 âmes, à une petite heure de Manhattan. C’est une épicerie toute simple, avec salle de restaurant attenante. La grosse bicoque blanche de style « colonial hollandais » des Clinton, avec ses hautes palissades et sa guérite aux vitres opaques, est à 500 mètres. Mercredi 8 avril, Hillary est venue prendre le thé avec Christa. Elle s’est assise le dos à la fenêtre. La conversation a tourné autour de « trucs de femmes », nous confie Richard d’une voix de stentor qui va bien avec sa carrure de catcheur. Ce rendez-vous privé est l’une des dernières sorties de Hillary avant le lancement de sa candidature. Un thé pris sur une table en Formica pour donner le ton d’une campagne : rencontres « intimistes », pas de grands meetings où, de toute façon, elle ne s’est jamais sentie à l’aise.
A Michael Finkelstein, médecin qui, l’année dernière, à la Memorial Parade, le défilé organisé en mai pour honorer les morts tombés pour la patrie, lui lançait : « J’espère que vous allez vous représenter », elle s’était contentée de répondre un simple « thank you ». Pas question de dévoiler ses intentions, que tous disaient transparentes. La préparation de sa campagne avait pourtant commencé le 1er février 2013.
Une femme peut-elle être élue à la présidence américaine ?Ce jour-là, Hillary Clinton quitte le département d’État sous les ovations des diplomates, qui lui font une haie d’honneur. Elle se remet d’un accident vasculaire cérébral qui lui vaut de porter de grosses lunettes à double foyer.
Le malheur rend-il populaire ? Elle atteint 60 % d’intentions favorables, de quoi donner des idées. Et sa santé s’améliore vite. « Elle nous enterrera tous et aura trois maris après moi », plaisante Bill. Elle s’accordera deux petits mois de répit. Puis repartira de plus belle, avec des conférences grassement rémunérées, et, en juin, l’annonce qu’elle va rédiger ses Mémoires. Hillary passe l’été 2013 installée au troisième étage de sa maison de Chappaqua, dans son bureau ensoleillé, décoré d’un gros fauteuil confortable et d’un épais tapis.
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A travers la fenêtre, elle aperçoit la cime des arbres et écrit, aidée d’une petite armée de volontaires anonymes qui lui envoient des fiches. Avec Bill, Hillary partage sa vie entre deux résidences : la maison de Chappaqua et sa belle demeure en brique rouge, de style géorgien, dans le quartier des ambassades à Washington. Elle y accueille le ban et l’arrière-ban de l’establishment démocrate. Pendant ce même été 2013, elle y reçoit un petit groupe de stratèges électoraux avec leur batterie de statistiques. Une femme peut-elle être élue à la présidence américaine ? La réponse n’est pas évidente. C’est la première fois que Hillary évoque le sujet avec des conseillers qui n’appartiennent pas au cercle restreint de ses intimes. Sa campagne commence à prendre forme. Dans le plus grand secret.
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Hillary Clinton, en route pour la Maison-Blanche
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