Avec un parc nucléaire diminué d’une partie de ses centrales et des fermetures programmées, l’outil de production belge est très loin de l’autonomie énergétique qui permettrait d’écarter toute menace de black-out l’hiver prochain.
Pour éviter les mesures « extrêmes » de coupures de courant ciblées (le délestage), la Belgique s’est constitué l’hiver dernier une réserve stratégique. Concrètement, des centrales électriques destinées à être fermées sont maintenues en vie et activées selon les besoins. L’exploitant est alors rémunéré à un tarif validé par le régulateur.
Or, pour affronter un hiver normal, le pays va devoir… quadrupler sa réserve stratégique, selon les projections d’Elia et de l’administration de l’Energie, pour atteindre 3.500 MW. Retranchez les 750 MW des deux centrales déjà élues l’hiver dernier, restait à trouver 2.750 MW. Plusieurs opérateurs ont répondu à l’appel d’offres du gouvernement, mais le compte n’y est pas.
© Fournis par Le Soir
Pour un total de 341 MW…C’est dans ce contexte qu’intervient le revirement d’Electrabel. Alors qu’une dizaine de fermetures avaient été annoncées, l’opérateur a changé d’avis pour six centrales. Le tout pour un (faible) total de 341 MW. « On a décidé de maximiser la capacité disponible », avance Electrabel.
Mais d’autres semblent moins convaincus. « On sait que ce n’est pas une entreprise philanthropique ; son seul souci, c’est la rentabilité », glisse-t-on. Certains y voient un geste pour s’attirer les faveurs gouvernementales dans le cadre notamment des négociations avec le gouvernement sur la prolongation de Doel 1 et 2.
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