Difficile à croire et pourtant, jouer les touristes en Chine peut avoir des effets très nocifs sur notre santé. Le niveau de pollution atmosphérique y est alarmant, à tel point qu’il contraint parfois les habitants à se protéger en portant des masques. Chaque année, 1,6 millions de décès – soit 4000 par jour – sont reliés à la piètre qualité de l’air, ce qui représente 17% de la mortalité dans le pays.
Une récente étude réalisée par Berkeley Earth, une ONG américaine spécialisée dans l’analyse des températures et des données climatiques, ne fait qu’assombrir ce bilan accablant. Ses résultats montrent que lorsqu’une personne passe 24 heures à Pékin, les conséquences sont les mêmes que si elle fumait 40 cigarettes. D’après les scientifiques, 80% de la population chinoise respire un air qualifié de « malsain » ou de « malsain pour les groupes sensibles », suivant les critères de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Pour parvenir à ce constat, l’équipe de Berkeley Earth a mesuré toutes les heures la qualité de l’air à 1500 emplacements différents du territoire durant 4 mois, d’avril à août 2014.
Chaque heure passée à Pékin réduit l’espérance de vie de 20 minutes
Mais c’est surtout dans les grandes agglomérations de l’Empire du milieu que l’oxygène est menaçant pour la santé. La capitale, qui compte plus de 21 millions d’habitants, est envahie par des particules en suspension, la forme la plus dangereuse de pollution existante. Toujours selon l’étude, celle-ci « pénètre profondément dans les poumons et déclenche des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des cancers du poumon et de l’asthme ».
Pékin reçoit une grande partie de sa pollution des zones industrielles qui l’entourent, et en particulier de celle de Shijiazhuang, située à environ 320 kilomètres au sud-ouest de la ville. Les chercheurs sont sans appel : la combustion du charbon, qui produit du dioxyde de soufre néfaste pour l’être humain, est en grande majorité responsable des dégâts. Autre fait inquiétant, le directeur scientifique de l’ONG Richard Mueller ajoute : « La dernière fois que j’ai été à Pékin, la pollution était à un niveau déplorable. Chaque heure passée là-bas réduisait mon espérance de vie de 20 minutes. C’est comme si chaque homme, chaque femme et chaque enfant fumait 1,5 cigarette par heure ».
Et en France ?
Dans notre pays, la situation n’est pas moins préoccupante. Les pics de pollution qui ont successivement touché Paris en décembre 2013 et en mars 2014 avaient rendu le fait de respirer l’air de la ville comparable à du tabagisme passif. Durant la journée du 13 décembre 2013, c’est un triste record qui s’est établi : les habitants de la Ville lumière ont ingéré l’équivalent de la fumée de 8 cigarettes dans une pièce d’environ 20 mètres carrés.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,passer-une-journee-a-pekin-revient-a-fumer-40-cigarettes,754425.asp
Source : Marie Claire : Bien-être