Générations Futures dénonce dans un communiqué « sur la base de données tangibles, des irrégularités graves qui ont permis le maintien au marché de plus de 40 pesticides dangereux qui devraient être interdits ou avoir des usages restreints ! ». L’association écologiste a annoncé son intention de porter l’affaire devant les tribunaux, en déposant plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre « les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l’Etat chargés des autorisations de mise sur le marché ». Motif avancé : les « irrégularités et anomalies » des autorisations de mise sur le marché (AMM) de sept produits (deux insecticides et cinq désherbants), particulièrement toxiques. Elle demande au ministère de l’Agriculture le retrait des autorisations problématiques et fera un recours pour carence fautive de l’Etat.
Les avis de l’Anses sont consultatifs
L’Agence nationale de sécurité sanitaire n’émet certes que des avis consultatifs, mais aucun de ses avertissements n’a été considéré par la DGAL dans beaucoup de dossiers agricoles. Les représentants de l’ONG observent « que la DGAL a très rarement tenu compte des remarques faites par l’Anses et notamment de ses avis défavorables ou favorables sous conditions concernant de nombreux pesticides ». L’Agence aurait plusieurs fois formulé, entre 2009 et 2012, des remarques et des préconisations relatives au maintien sur le marché d’une quarantaine de produits (pesticides et autres). « De très nombreux pesticides, ou usages de pesticides, restent autorisés alors qu’ils devraient, selon l’Anses, être interdits car non conformes aux exigences de la législation en vigueur ! », souligne l’ONG française. François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, indique que : « Face à cette situation scandaleuse, nous exhortons le Ministre à prendre les mesures qui s’imposent ».
Générations futures veut des réponses claires
L’association a demandé une Commission d’enquête parlementaire et attend des clarifications de la part du ministère de l’Agriculture en charge des décisions d’autorisations de mise sur le marché des pesticides. Plusieurs questions lui ont déjà été adressées : pourquoi la DGAL maintient des autorisations pour des produits pesticides ayant obtenus un avis défavorable de l’Anses ? De même, pourquoi la DGAL maintient-elle des autorisations sans modification alors que de nouveaux avis de l’Anses ont été rendus ? Enfin, pourquoi la DGAL met-elle autant de temps à répondre aux questionnements majeurs soulevés par l’Anses, voire ne donne aucune réponse ?
LA réaction au sommet de l’Etat ne s’est pas fait attendre. Stéphane Le Foll, à la tête du ministère de l’Agriculture, a demandé à la DGAL de fournir des éléments de réponse à l’ONG. Il a également émis le souhait de mettre en place un audit pour résoudre le problème « des retards de mise à jour de la base de données publique sur les [différentes] autorisations de mises sur le marché ».
D’autres associations s’érigent contre l’utilisation de pesticides
L’association www.aspro-pnpp.org qui milite pour la reconnaissance des PnPP (Produits naturels Peu Préoccupants) comme alternative aux pesticides en France, a publié une étude sur la réglementation inégalitaire de ces PnPP en Europe. La France serait la première consommatrice Européenne et la quatrième mondiale de pesticides de synthèse avec plus de 63 000 tonnes par an. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le Ministère de l’Agriculture a mis en place un plan Ecophyto 2018, qui vise à réduire de moitié la quantité de pesticides dans tout le secteur agricole. Le ministère de l’agriculture accorderait 74 dérogations à des pesticides interdits en 2010, selon un article du Canard Enchainé ; et freinerait les alternatives aux pesticides comme le purin d’ortie, l’argile ou encore du vinaigre blanc.
Pourquoi les pesticides sont dangereux pour la santé ?
Les pesticides posent un véritable problème de santé publique, selon le Programme des Nations Unis pour l’environnement (PNUE). Plus de 20 000 décès sont signalés par an dans le monde, parmi un million de cas d’intoxication par les pesticides. L’Association Aspro-Pnpp accuse les dirigeants politiques d’êtres plus préoccupés par la santé du marché des pesticides que par la protection de l’environnement et de la santé des personnes.
Petit précis sur le danger des pesticides : effets cancérigènes, perturbateurs hormonaux, fausses couches, naissances prématurées ?
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,plus-de-40-pesticides-autorises-illegalement-en-france-contre-l-avis-des-experts,20121,691067.asp
Source : Marie Claire : Bien-être