Quel est donc le pouvoir de l’habitude et du quotidien dans nos existences ? Jean-Claude Kaufmann, sociologue et directeur de recherche au CNRS, a décrypté les résultats de l’enquête « EveryDay Effect »**.
Le quotidien se définit par sa diversité
La mémoire « implicite » permet de répéter des actions similaires, tous les jours. Cette mémoire non-consciente enregistre des millions de repères et de schémas d’action permettant que tout puisse « rouler » dans notre vie et que les gestes du quotidien s’enchaînent avec fluidité. Une femme repassera certains jours de la semaine, par exemple. Une autre n’aura pas cette habitude et choisira de s’en remettre à un pressing. Dans les familles, c’est idem. Aucune famille ne reproduit les mêmes gestes qu’une autre mais chacune a sa « petite routine ».
Une transmission inconsciente, mais importante au quotidien
76% des personnes interrogées disent que ce sont ces petites choses vécues dans l’enfance, plutôt que les grandes, qui ont eu des répercussions dans leur vie. Et 60% veulent qu’il en soit de même pour leurs enfants. Les habitudes sont liées à l’enfance (le cérémonial du coucher, la préparation du goûter, la lecture….) et font partie de la mémoire familiale. Même si la transmission devient plus difficile à la période de l’adolescence, inculquer de « bonnes habitudes » demeure un leitmotiv fiable pour le couple que forment les parents.
Le changement de rythmes dans la routine
91% des Français estiment qu’il est très important d’avoir suffisamment de temps pour s’occuper d’eux (se lever, se laver, s’habiller…). Tout va trop vite pour les personnes interrogées. A peine réveillé(e) qu’il faut déjà se préparer pour partir, être au bureau, travailler…. Bref, il faut stresser. « Tout commence le matin, très vite, trop vite. On essaie de prendre son temps sous la douche, on aimerait que cet enveloppement soit encore plus doux et plus long avant l’agitation qui va suivre. Hélas l’horloge tourne, et tout s’accélère soudain, dans une course folle voire une ambiance stressante, d’autant que les enfants ont parfois la fâcheuse envie de vouloir trainer eux aussi. Le soir au contraire, au retour à la maison, tant d’agitation et de stress dans la journée provoquent l’irrésistible envie de reprendre son souffle, de se laisser aller sur un mode presque régressif, en regardant d’un œil un feuilleton médiocre à la télévision. », analyse Jean-Claude Kaufmann.
Pour résumer, la routine c’est…
Les petites choses du quotidien qui sont essentielles à la vie et en font la base.
Un schéma de structuration de nos actions remontant à l’enfance qui servira à l’âge adulte.
Une manière d’aménager du temps de qualité pour se ressourcer seul(e) ou en compagnie de ses proches, de prendre du bon temps, soin de soi, de cultiver son bien-être et sa confiance en soi.
Un état d’esprit qui permet d’apprécier la tranquillité, la douceur de vivre et de profiter de son chez-soi.
La routine permet par son caractère ordinaire de nous faire vivre un bonheur extraordinaire qui passe souvent inaperçu et dont peu prennent conscience.
* L’influence de l’habitude en France – étude réalisée par le SIRC (Social Issues Research Centre) à la demande du groupe P&G sur un panel de 12 364 citoyens représentatif de 12 pays européens (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Grèce, Italie, Norvège, Portugal, Suède et Suisse) et la France. – P&G – Mars 2013.
**L’enquête est intitulée « Everyday Effect » (NDLR : les effets du quotidien)
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,la-routine-la-clef-du-bonheur,20254,691528.asp
Source : Marie Claire : Bien-être