Les jeunes femmes, nouvelles grandes victimes de l’hyper-alcoolisation. Lors du colloque organisé ce jeudi par la préfecture de police de Paris intitulé « Boire, trop boire, déboires », l’hyper-alcoolisation des 18-25 ans a été pointée du doigt. Et tout particulièrement celui des jeunes femmes.
Hyper-alcoolisation : l’écart se resserre entre hommes et femmes
Alors qu’en 2005 chez les 18-25 ans, les garçons étaient 6,7 fois plus nombreux que les filles à connaitre une « alcoolisation hebdomadaire importante », l’écart s’est resserré au fil des années pour passer à 2,7 en 2010, rapporte le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). De même, alors qu’en 2005 seules 1,8% des jeunes femmes affirmaient connaitre une ivresse hebdomadaire, en 2010, elles étaient trois fois plus nombreuses (6,1%). Médecins, policiers et experts présents lors du colloque tirent la sonnette d’alarme et dénoncent une alcoolisation « plus précoce », « plus massive » et qui tend à se féminiser, peut-on lire sur l’AFP.
Accidents de la route, agressivité, agressions… Cette hyper-alcoolisation n’est pas sans conséquences. Dans la ligne de mire des experts : les violences sexuelles. En s’alcoolisant de façon importante, les jeunes femmes ont davantage de risques d’être victimes de violences sexuelles, car moins aptes à se protéger, rapporte l’AFP. On apprend également qu’à cause de cette surconsommation d’alcool, certaines femmes pensent avoir été victimes de la drogue du violeur. Et ressentent « un grand sentiment de culpabilité » quand les tests de drogue s’avèrent négatifs.
Un constat culpabilisant pour les victimes
Si les chiffres sont indéniables et que l’on sait qu’une hyper-alcoolisation diminue nos capacités physiques et mentales, ces recommandations n’en restent pas moins dérangeantes. Car au lieu de pointer du doigt les violeurs qui profitent de l’état de ces jeunes femmes, il ne fait que culpabiliser toujours un peu plus les victimes. Et ce, en expliquant certaines agressions sexuelles par la surconsommation d’alcool… Un constat qui n’est pas sans rappeler la campagne de l’association américaine Control Tonight en janvier 2012, qui pour lutter contre l’abus d’alcool, faisait poser une jeune femme, la culotte sur les chevilles, avec le message « Elle n’était pas d’accord, mais ne pouvait pas dire non ».
Si le sérieux problème d’hyper-alcoolisation n’en reste pas moins préoccupant, on regrette donc la manière dont les choses sont présentées. Plutôt que de rappeler aux femmes les risques d’agressions accrus en cas d’alcoolisation, pourquoi ne pas s’adresser aux potentiels agresseurs qui profitent de la situation ? Et qui n’ont pas le sentiment de violer une femme quand celle-ci ne parvient pas à dire « non » sous l’effet de l’alcool ?
L’occasion de rappeler que peu importe le taux d’alcool que l’on a dans le sang (ou les vêtements que l’on porte), rien ne justifie jamais le viol.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,hyper-alcoolisation-les-femmes-de-plus-en-plus-touchees,20121,692340.asp
Source : Marie Claire : Bien-être