Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) se caractérise, chez les enfants, par de l’inattention, des difficultés de concentration, une impulsivité marquée et une forte agitation. Pour y remédier, la Ritaline est le médicament le plus utilisé en France : 9.000 enfants hyperactifs suivraient ce traitement dans l’Hexagone. Problème : la molécule utilisée dans la Ritaline, le méthylphénidate, est une cousine des amphétamines. Ce psychostimulant est même surnommé, outre-Manche, « kiddy coke » (la cocaïne des enfants) et « camisole chimique » en France. Le laboratoire de recherche Celtipharm vient de dévoiler une étude, démontrant que le nombre de boîtes de Ritaline vendues en cinq ans en France a augmenté de 70 %. Près de 500.000 boîtes ont été vendues en 2013. Un succès qui inquiète.
L’Ordre national des Pharmaciens indique que la prescription de ce médicament est initialement « réservée à certains médecins spécialistes exerçant dans les centres du sommeil, en neurologie, en pédiatrie et en psychiatrie. » Pire, la Haute autorité de santé (HAS) recommande de n’utiliser la Ritaline qu’en « seconde intention » et insiste sur le fait que« des incertitudes demeurent sur les effets à moyen et long terme.» La Ritaline entraînerait notamment des retards de croissance et les experts de la HAS évoquent un « risque d’usage détourné, de mésusage ou d’abus », notamment dû au risque de dépendance.
« Le diagnostic de l’hyperactivité est souvent mal posé », explique le professeur Maurice Corcos, spécialiste de l’adolescent à l’institut Montsouris, qui ajoute que « L’hyperactivité ne renvoie pas forcément à une anomalie biologique qui nécessiterait ce traitement. Elle peut renvoyer à un contexte d’anxiété de dépression. Il faut soigner ce contexte avant de se précipiter à donner un traitement. » Or, de plus en plus, ce sont les parents qui insistent souvent pour que le médecin prescrive ce médicament à leur enfant. Pour quelles raisons ? Dans « Mon enfant est hyperactif » (éd. De Boeck), les auteurs, Sylvie Vigo et Nathalie Franc, expliquent en substance que cela peut être dû à un ras-le-bol des parents ou à la pression du regard des autres. Mais aussi à une méconnaissance des effets secondaires potentiels de la Ritaline.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,la-ritaline-une-drogue-en-vente-libres-pour-les-enfants,20121,692959.asp
Source : Marie Claire : Bien-être