La boulimie, qu’est-ce que c’est ?
Si le nom de ce trouble du comportement alimentaire est aujourd’hui bien connu du grand public, la boulimie souffre encore aujourd’hui de nombreux a priori. Non, les femmes boulimiques ne sont pas toujours en surpoids. Dans plus de 60% des cas, elles ont au contraire une corpulence tout à fait normale voire légèrement inférieure à la normale. En revanche, la perception de leur propre corps peut être altérée : elles se voient souvent en surpoids, sont obsédées par leur poids… Mais ne peuvent s’empêcher de trop manger pour autant.
Corinne Blanchet-Collet, Médecin endocrinologue et nutritionniste spécialiste des troubles des conduites alimentaires à la Maison de Solenn, nous explique: « Le trouble boulimique se caractérise par crises de boulimie (binge eating en anglais) récurrentes, durant lesquelles les personnes concernées vont ingérer des quantités massives de nourriture, sans choix alimentaire et sans plaisir parfois jusqu’à l’écœurement. Elles vont ensuite se sentir honteuses, coupables, et avoir des conduites compensatoires : vomissements provoqués, prendre des produits laxatifs ou diurétiques, se priver de nourriture ou faire énormément de sport… Dans le but de compenser les excès alimentaires ».
Boulimie : à quoi est-elle due ?
Comme pour la plupart des troubles du comportement alimentaire, la boulimie survient chez une personne ayant un terrain vulnérable. Et ce, par plusieurs facteurs, aussi bien génétiques, affectifs, psychiques, socioculturels, individuels ou familiaux. Selon le Dr Corinne Blanchet-Collet : « Les personnes qui en souffrent sont souvent prédisposées à ce type de pathologie. C’est toujours le reflet d’une souffrance psychique, d’une estime de soi insuffisante et parfois l’émergence d’un trouble psychiatrique associé ».
De même que pour l’anorexie, il y a généralement un évènement déclenchant : un événement de vie (divorce, déménagement, deuil), parfois traumatique (abus sexuel…). La grossesse et surtout le post-partum sont des périodes à risque peuvent également favoriser l’émergence ou la recrudescence un trouble du comportement alimentaire surtout lorsqu’il existe une dépression post-partum.
Par ailleurs, les personnes dont l’un des proches souffre d’un trouble alimentaire et notamment d’obésité ou de surpoids, auront plus de risques de développer un trouble du comportement alimentaire comme la boulimie.
Boulimie : les indices à détecter
Contrairement à l’anorexie mentale, qui impacte de façon visible la silhouette, la boulimie n’est pas toujours facile à repérer d’un point de vue physique. Il est donc essentiel de prêter attention à d’autres signes : « Chez les personnes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire, on constate généralement des modifications de l’humeur et du comportement. La personne boulimique va avoir tendance à s’isoler de ses proches ». Et ce, que ce soit pour cacher son mal-être ou ses conduites compensatoires.
Les boulimiques peuvent parfois prétendre souffrir de problèmes de santé pour justifier leurs vomissements, ou encore la prise de laxatifs, dans le but de dissimuler leur condition.
La boulimie peut s’accompagner de complications digestives, dentaires, de perte de potassium, d’ostéoporose, de troubles du cycle, mais également de conduites à risques ou de gestes auto-aggressifs (scarifications), et fréquemment de consommation de substances addictives.
Boulimie : comment la soigner ?
Pour le Dr Corinne Blanchet-Collet, l’entourage a un rôle clé dans le traitement de la boulimie : « Le premier travail des proches est de détecter le trouble du comportement alimentaire. Ils devront ensuite créer le dialogue avec la personne boulimique, et l’aider à se diriger vers des soins adaptés. Pendant la durée de ces soins, ils ont également un rôle d’accompagnement essentiel : à eux d’apporter un maximum de soutien à la personne malade. Mais aussi de la maintenir dans la vraie vie : « Les proches peuvent agir comme un ancrage, pour aider la personne à garder contact avec la réalité extérieure et éviter l’isolement ». L’entourage doit accompagner la personne souffrant de troubles boulimiques dans la gestion des crises de boulimie et l’aider à trouver des stratégies pour les limiter.
Côté professionnel, la prise en charge d’un trouble du comportement alimentaire tel que la boulimie se fait de manière pluridisciplinaire : « Plusieurs spécialistes vont travailler de concert : médecin somaticien, psychiatre, psychologue, diététicien, endocrinologue… Les approches cognitivo-comportementales et les groupes de parole sont des outils souvent efficaces dans ce trouble alimentaire. Il existe différents types de médiations, en particulier corporelles, qui permettent à la personne de reprendre contact avec son corps (sophrologie, psychomotricité..) ». La prise en charge des co-addictions (alcool, cannabis…) doit être proposée quand cela s’avère nécessaire.
Il est cependant essentiel de rappeler que la boulimie, tout comme l’anorexie mentale ou tout autre trouble du comportement alimentaire, ne se soigne pas en un jour : « Il faut en moyenne entre 2 et 5 ans de soins ». Véritable maladie de la dépendance, la boulimie nerveuse a un fort risque de chronicité ou d’évolution vers un autre trouble alimentaire « non spécifique » ou vers une autre addiction.
Pour le Dr Corinne Blanchet-Collet, l’entourage a un rôle clé dans le traitement de la boulimie : « Le premier travail des proches est de détecter le trouble du comportement alimentaire. Ils devront ensuite créer le dialogue avec la personne boulimique, et l’aider à se diriger vers des soins adaptés. Pendant la durée de ces soins, ils ont également un rôle d’accompagnement essentiel : à eux d’apporter un maximum de soutien à la personne malade. Mais aussi de la maintenir dans la vraie vie : « Les proches peuvent agir comme un ancrage, pour aider la personne à garder contact avec la réalité extérieure et éviter l’isolement ». L’entourage doit accompagner la personne souffrant de troubles boulimiques dans la gestion des crises de boulimie et l’aider à trouver des stratégies pour les limiter
Côté professionnel, la prise en charge d’un trouble du comportement alimentaire tel que la boulimie se fait de manière pluridisciplinaire : « Plusieurs spécialistes vont travailler de concert : médecin somaticien, psychiatre, psychologue, diététicien, endocrinologue… Les approches cognitivo-comportementales et les groupes de parole sont des outils souvent efficaces dans ce trouble alimentaire. « Il existe différents types de médiations, en particulier corporelle, qui permettent à la personne de reprendre contact avec son corps (sophrologie, psychomotricité..) ». La prise en charge des co-addictions (alcool, cannabis…) doit être proposée quand cela s’avère nécessaire.
Il est cependant essentiel de rappeler que la boulimie, tout comme l’anorexie mentale ou tout autre trouble du comportement alimentaire, ne se soigne pas en un jour : « Il faut en moyenne entre 2 et 5 ans de soins ». Véritable maladie de la dépendance la boulimie nerveuse a un fort risque de chronicité ou d’évolution vers un autre trouble alimentaire « non spécifique » ou vers une autre addiction…
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,la-boulimie-ou-quand-se-nourrir-devient-maladif,818273.asp
Source : Marie Claire : Bien-être