Le projet de loi sur la recherche embryonnaire, après avoir été rejeté par les députés de l’UMP, est de nouveau débattu à l’Assemblée nationale. Il prévoit l’encadrement de la recherche embryonnaire, jusque là interdite. L’abrogation de ce projet de loi offrirait aux scientifiques la possibilité d’étudier les cellules souches contenues dans les embryons, pour comprendre leur fonctionnement et pouvoir les reproduire. La médecine régénérative « permet de traiter les affections graves, souvent incurables », explique le député Roger-Gérard Schwartzenberg.
La recherche embryonnaire : une avancée scientifique pour les uns…
Pour mettre en œuvre la recherche embryonnaire, le gouvernement doit autoriser l’utilisation d’embryons humains. Les scientifiques récupèreraient alors les cellules obtenues in vitro, dans le cadre d’aide médicale à la procréation, jusqu’alors interdites d’utilisation scientifique. « Ces embryons, qui n’ont pas de destinée parentale au sens de devenir des enfants, (…) vont de toute façon, être détruits », explique le professeur René Frydman, ce matin, sur Europe 1. « On a en stock 150.000 embryons surnuméraires, aux parents de décider de leur sort », explique la députée Muguette Dini. « Ce texte permettrait d’asseoir notre recherche et de poser des principes clairs, il s’agit d’une avancée majeure, attendue par nos chercheurs », a déclaré Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche, qui dénonce une « hypocrite interdiction. » René Frydman insiste sur « la connaissance qu’on pourrait tirer de cette destruction. » Pour le député Jacques Mézard, « permettre que certaines cellules soient utilisées par la recherche dans le but d’apporter une réponse à des malades est une bonne chose. Il y aura un encadrement strict et aucune marchandisation. »
La recherche embryonnaire : un problème éthique pour les autres !
Mais l’éthique revient au centre des débats. « L’embryon n’est pas un matériau comme les autres », explique le député UMP Philippe Gosselin, qui s’oppose au projet de loi, mettant en avant des « éléments philosophiques, éthiques, religieux. » Et de demander : « A partir du moment où la recherche peut avancer, pourquoi vouloir à tout prix casser l’éthique ? » « Ce projet de la gauche est un renversement complet de la logique actuelle du Code civil qui garantit le respect de la vie et de la dignité humaine », s’insurge Jean-François Copé. « On considère que l’embryon n’est rien », déplore, au nom de l’Eglise, Monseigneur Vingt-Trois.
La recherche embryonnaire pourrait permettre de guérir Alzheimer, les infarctus, les grands brûlés ou encore le diabète
« L’embryon est tout », réplique le professeur Frydman, qui déplore que, « depuis des siècles, ce débat existe : quand commence la personne humaine ? » Mais les opposants voient aussi en cette possible autorisation de la recherche embryonnaire des risques de dérives. « Les conséquences sont graves… Il n’y a pas eu d’étude d’impact ni d’états généraux sur le sujet », déplore Philippe Gosselin, député de la Manche. Les chercheurs veulent justement avancer sur ce sujet. Maladie d’Alzheimer, infarctus, brûlures, diabète…
La recherche embryonnaire pourrait peut-être permettre de guérir de nombreuses maladies. Encore faut-il que la loi autorise la recherche, ce qui n’est actuellement pas le cas.
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Source : Marie Claire : Bien-être