© Rami Al Sayed for unrwa.org
Amira, le « bébé du siège »
L’image de cette petite fille de deux mois et d’un kilo seulement, reflète malheureusement la situation tragique des civils coincés à Yarmouk, qui était il n’y a pas si longtemps un quartier tranquille du sud de Damas.
Le cauchemar sans fin de Yarmouk. En état de siège depuis des années, ce camp de réfugiés palestiniens dans la banlieue de Damas, qui abrite également des déplacés syriens de l’intérieur, est le théâtre, depuis le 1er avril, d’intenses combats entre groupes armés, notamment de Daesh. Ceux-ci empêchent la plupart des 18 000 civils, dont 3 500 enfants, de «quitter le camp, et entravent fortement l’accès des travailleurs humanitaires», comme le dénonce l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’agence onusienne continue de demander l’accès humanitaire aux populations de Yarmouk, et à celles d’autres zones assiégées en Syrie. «Cela est devenu un test du système international. Nous ne devons pas échouer», a commenté Chris Gunness, porte-parole de l’organisation.
Pendant ce temps, alors qu’elle avait été contrainte à une semaine de pause en raison de ces troubles, l’Unrwa a pu reprendre ses opérations d’aide auprès des quelque 3 000 civils qui ont réussi à fuir Yarmouk pour les villes voisines de Yalda, Babila et Beit Saham, a annoncé un communiqué mercredi. Ses équipes y ont constaté des «niveaux choquants de malnutrition infantile». 20% des enfants de Yarmouk de moins de 5 ans souffrent en effet de malnutrition sévère.
« Cette image devrait faire honte au monde »
«Baby Amira» en est l’illustration la plus choquante. «Ceci est une image qui devrait faire honte au monde, estime Chris Gunness. A deux mois, « Baby Amira » pèse un kilogramme, s’offusque-t-il. Elle est née peu de temps avant que les groupes armés entrent dans Yarmouk (…). Son père est malade et a du mal à subvenir aux besoins d’Amira et de ses trois frères et sœurs. La mère d’Amira a qualifié sa petite de « bébé du siège ».»
Déjà en mars, Amnesty avait publié un rapport accablant sur les crimes de guerre et la famine qui frappent ce camp. D’après l’ONG, au moins 128 personnes seraient mortes depuis le durcissement du siège en juillet 2013. «La vie à Yarmouk est devenue insupportable pour les civils désespérés qui se retrouvent affamés et piégés dans une spirale de souffrance, sans aucun moyen de s’échapper, a déploré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. «Les civils de Yarmouk sont traités comme les pions d’un jeu meurtrier qu’ils ne contrôlent absolument pas.»
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, les Palestiniens – qui s’y sont installés à partir de 1957 – et Syriens sont pris au piège : dès lors que les terroristes de l’Etat islamique ont envahi la ville, les troupes fidèles au président Bachar El-Assad l’ont assiégée, et la situation reste bloquée depuis. Il y a quatre ans, Yarmouk était encore un quartier tranquille du sud de Damas où vivaient 140 000 personnes. Rami al-Sayed, 31 ans, a vu son quartier se transformer en prison du malheur. Touché, choqué, il témoigne depuis, en photos, des souffrances infligées aux plus vulnérables : les enfants.
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Source:MSN Belgique – Hotmail, Outlook, Skype, actualité, photos et vidéos