En France, depuis 40 ans, environ 50 000 personnes sont nées grâce à un don de sperme. Pourtant, le nombre de donneurs a brutalement chuté en quelques années. Entre 2009 et 2011, les donneurs de sperme sont passés de 400 à 233, soit presque la moitié en seulement deux ans d’après l’Agence de la biomédecine. Par exemple, en Midi-Pyrénées, le nombre de donneurs anonymes a chuté de 20 par an à seulement 4 par an en l’espace de 5 ans. Pourquoi ? « Les débats autour de la levée de l’anonymat des donneurs, en 2010-2011, lors de la révision des lois de bioéthique, ont participé à la chute des dons », explique le professeur Louis Bujan, du Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain (Cécos). En effet, d’après des études récentes, près des deux tiers d’entre eux renonceraient à leur don en cas de levée de l’anonymat. Pour le médecin, « la discussion (…) sur le mariage pour tous n’y est pas non plus pour rien. Les hommes hésitent, car le contexte est très mouvant : ils ne savent pas s’ils donnent à des couples hétérosexuels ou aussi, bientôt, à des couples de femmes. »
La procréation médicalement assistée (PMA) utilise les dons de sperme anonymes en cas de risque de transmission de maladie par l’homme ou en cas d’absence de production de spermatozoïdes. Cette baisse des dons de sperme risquerait-elle de mettre à mal la filière médicale ? Pas si sûr. Car, même si le nombre de donneurs anonymes aidant les couples à avoir un enfant a chuté, le Cécos révèle que cette chute n’est pas fatale. En effet, pour le professeur Jacques Lansac, président de la fédération du Cécos, les techniques de procréation assistée ont tellement évolué qu’un jour il sera – pour certains cas de difficultés à procréer – possible de se passer des dons de sperme. Grâce à la fécondation in vitro avec ICSI, la PMA n’a besoin que d’un spermatozoïde pour féconder un ovocyte. Ce cas de figure concerne les hommes ayant une production de gamètes mâles très faible. En utilisant cette technique, « la demande de dons de sperme » a été réduite « de moitié » selon le Pr Lansac. Ainsi, la procréation médicalement assistée se fait de plus en plus entre conjoints, sans faire appel à un donneur de sperme anonyme.
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Source : Marie Claire : Bien-être