« Dès la sortie de la maternité, j’ai commencé à être triste, je pleurais beaucoup. Je crois que je me suis sentie un peu dépassée par l’arrivée de ce bébé … » confie du bout des lèvres, Lucie, jeune maman de 26 ans. Pourtant, il n’y a rien de surprenant dans son expérience, comme nous l’explique Anne Bacus*, psychologue : « Il s’agit d’un moment de déprime qui est assez paradoxal parce qu’on s’attend à ce que tout se passe bien. Mais bizarrement, quelques jours après la naissance, il est fréquent d’avoir un petit coup de blues, on a les larmes qui montent aux yeux, les choses ne ressemblent pas à ce qu’on imaginait et on se sent un peu déprimée. Il y a tout d’abord l’émotion primaire qui nous donne le blues, et l’émotion secondaire où l’on s’en veut de ne pas être heureuse. »
Comment expliquer le Baby blues ?
A ne pas confondre avec la dépression post-partum et le burn-out maternel, le baby blues peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Si le premier est physiologique – avec un changement hormonal très brutal lié à la grossesse et à l’accouchement -, les autres raisons relèvent essentiellement du psychisme.
Il est à noter tout d’abord le contre coup qu’engendre la naissance d’un enfant. Bien qu’il s’agisse d’un événement heureux, c’est à un véritable changement de vie que la jeune mère est confrontée. Autre élément d’explication du baby blues : l’écart entre l’idéal et la réalité. Comme l’explique Anne Bacus : « Les choses ne ressemblent jamais à ce qu’on attendait, il y a un élément de déception que la maman ne s’avoue pas. Ce mini écart entre l’idéal qu’on avait en tête et la réalité n’est pas toujours facile à gérer, et c’est ce baby blues qui va permettre de s’adapter au réel. » Un sentiment connu de Lucie : « Je pensais que je saurais décrypter les pleurs de mon bébé tout de suite, mais dans les faits, j’étais perdue et mon petit pleurait beaucoup. Tout ne s’est pas vraiment passé comme je l’avais prévu ».
Autre facteur pouvant provoquer le baby blues : « l’élément narcissique ». Si jusque là la future maman était au centre de toutes les attentions, dès la naissance elle est mise au second plan. « Dès que mon fils est né, plus personne ne m’a demandé comment j’allais, tous les cadeaux allaient à mon bébé alors que j’essayais de me remettre de mon accouchement long et douloureux » nous confie Lucie. Enfin, l’intense fatigue physique peut elle aussi être à l’origine du baby blues. « On n’a pas le temps de récupérer de l’accouchement, il faut s’occuper de son bébé le jour, la nuit, tout le temps, et on est très fatiguée. Il y a la famille qui arrive, il faut s’occuper de tout et cette fatigue physique au bout d’un moment nous plonge dans cet épuisement psychique. » explique Anne Bacus.
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Comment sortir du baby blues ?
Quand cela est possible, l’entourage proche est une aide précieuse pour traverser cette période difficile. Attention, il ne s’agit pas là de s’occuper du bébé à la place des parents, mais plutôt de les soulager des tâches annexes : « Ce que la maman demande à ce moment c’est qu’on la dispense de tout le reste, qu’on lui fasse sa lessive, ses courses, qu’on l’aide à refaire son lit, qu’on fasse venir une coiffeuse à domicile, qu’on lui fasse un massage du dos, qu’on s’occupe d’elle ! ».
Enfin, il est important de garder en tête que ces quelques jours difficiles vont finir par passer, que la situation ira rapidement mieux. « Il est important de savoir que cette phase là est normal et qu’on s’en sortira. Prendre un peu de recul sur la situation et un petit peu d’humour, c’est un point très important » vient conclure notre experte.
*Anne Bacus, Le grand guide de votre enfant – De 0 à 3 ans.
Pour aller plus loin > Baby blues du papa : comment l’expliquer ?
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,comprendre-et-vaincre-son-baby-blues,817288.asp
Source : Marie Claire : Bien-être