Marie Claire : Incarner la beauté, c’est difficile à porter ?
Daria Werbowy : Cela m’inquiétait il y a quelques années mais plus maintenant. J’ai même mon propre compte Instagram, c’est ma première initiative dans le domaine du « social média ». Je ne sais pas comment c’est arrivé et si cela tient à ma personnalité, mais je me sens respectée et finalement peu exposée. Tant mieux, ça doit être si difficile d’être constamment suivie.
Marie Claire : Quel est votre meilleur atout en matière de séduction ?
Daria Werbowy : On me dit que ce sont mes yeux, mais je trouve mes pieds plutôt jolis. Ma mère me répétait que l’essentiel est de se respecter. Comme elle est très féminine, qu’elle aime danser, tout autre conseil était inutile. Il suffisait de la regarder.
Marie Claire : Être le visage d’une marque, un rêve ?
Daria Werbowy : Enfant, je n’y songeais même pas ! Garçon manqué, je voulais imiter mon frère, jusqu’à tenir un marteau. Puis j’ai fait une école d’art, étudié la peinture, la sculpture et la photographie avant de découvrir l’univers du mannequinat. C’est passionnant de capturer des moments réels ou fictifs, d’utiliser mon corps pour me métamorphoser et m’exprimer différemment, de jouer des genres féminin et masculin. J’ai mis longtemps à réaliser à quel point ces deux facettes sont ancrées en moi. C’est inspirant.
Marie Claire : Etes-vous fidèle en matière de parfum ?
Daria Werbowy : J’ai porté Hypnôse de Lancôme en devenant son égérie, puis des huiles essentielles avant d’y revenir. Avec sa facette masculine, c’est finalement mon favori. Même ma mère, adepte du N° 5 de Chanel, l’a adopté.
Marie Claire : Comment entretenez-vous vos cheveux ?
Daria Werbowy : Lorsque je ne travaille pas, j’imbibe leurs longueurs d’huile de neem ou de noix de coco. Les reflets dans mon châtain sont obtenus grâce au soleil et à un peu de citron. On vient de me conseiller d’ajouter de la vodka au citron lors de ma prochaine exposition. Je vais essayer.
Marie Claire : Quelle est votre hygiène de vie ?
Daria Werbowy : Je ne fume plus et, même si je m’expose encore au soleil, j’ai toujours été saine. Je vis à la campagne en Irlande, je pratique le surf, le snowboard, la randonnée, la méditation, l’ashtanga yoga et je navigue sur mon voilier. Je suis végétarienne et tous les matins d’hiver, je bois au réveil un jus de citron sucré au miel, gingembre et curcuma, excellent pour la circulation sanguine. Je m’astreins à une cure de trois jours de détox par an, en limitant sucre et sel. Et j’apprécie les massages vraiment toniques et profonds, comme ceux de l’Institut Lancôme à Paris ou du Soho Sanctuary de New York.
Marie Claire : Vos tatouages ont une histoire ?
Daria Werbowy : J’en ai plusieurs. Le premier a neuf ans, le dernier deux ans, et je pourrais en faire encore. Chacun était symbolique à l’époque, moins maintenant, mais ils me rappellent des moments importants. Comme ces ancres sur mes doigts en souvenir de frontières franchies en traversant les océans en voilier. C’est une sorte de journal intime. Et puis, étrangement, j’aime le ressenti physique quand on passe à l’acte. C’est une sensation étrange, douloureuse mais pas seulement, que je ne saurais expliquer.
Marie Claire : Comment définissez-vous votre style ?
Daria Werbowy : J’ai grandi dans les années 90, en pleine époque grunge. Je porte encore des pièces de ces années collège, chinées pour la plupart dans des boutiques vintage. Je les mixe avec un jean, une veste en cuir bleu marine de Miu Miu mon premier achat de valeur, il y a dix ans , des slippers Céline imprimées panthère, ou encore des vêtements masculins de Dries Van Noten. Côté bijou, je reste fidèle à ces bagues, comme cette vanité ancienne de Venise, et d’autres choisies sur le site www.kennyjossick.com.
Marie Claire : Et côté maquillage ?
Daria Werbowy : J’ai appris les secrets d’un regard charbonneux ou d’une bouche rouge en observant les plus grands maquilleurs, comme Aaron de Mey, Pat McGrath ou Tom Pecheux. Mais au quotidien je suis très nature, je ne porte quasiment pas de fards, même pour sortir. C’est tellement confortable et je me trouve mieux ainsi. J’utilise juste un recourbecils avant d’appliquer un mascara transparent. Et je ménage mon ego avec de l’anticerne en cas de fatigue.
Marie Claire : Bientôt 30 ans… Qu’est-ce qui est plus facile qu’à 20 ?
Daria Werbowy : Tout est plus difficile à 20 ans, non ? Je vous dirais ça en novembre ! Plus sérieusement, je ne me sens pas plus vieille, mais définitivement plus libre. Issue d’une famille d’Europe de l’Est, j’aime travailler, c’est une valeur pour moi et c’est gratifiant. J’ai vendu des chaussures et navigué sur les mers avant de devenir mannequin. Je ne veux plus essayer de me projeter mais vivre au jour le jour. Tant de choses sont possibles : explorer la photo, faire des enfants, voir le monde, ouvrir un restaurant…
Marie Claire : Votre définition de la beauté ?
Daria Werbowy : Elle existe en chacun, c’est une question de confiance en soi. Je pourrais citer en exemple ma mère, ma grand-mère, une jeune fille étonnante de 19 ans déjà maire de la ville où j’ai grandi au Canada, ou encore l’actrice Cate Blanchett. Elles sont empreintes de douceur mais aussi d’indépendance et de convictions.
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Source : Marie Claire : Beauté