Le périnée subit des pressions tout au long de la vie avec le poids des viscères mais aussi de l’utérus chez la femme enceinte, mais aussi celui d’une pression durant des exercices physiques, et ce de plus en plus chez les femmes jeunes nous précise le Dr Bourcier :
12% des femmes de 20 à 29 ans souffrent d’incontinence »
Avec pour première conséquence d’un périnée affaibli, les fuites urinaires -au premier éternuement par exemple- qui peuvent parfois se transformer en incontinence… leurs désagréments ont des conséquence parfois extrêmement gênantes dans la vie des femmes qu’elles passent sous silence avec un sentiment de honte. Pour évoquer les symptômes et les solutions pour renforcer les muscles du périnée, nous avons interrogé le Dr Bourcier.
Quels sont les désagréments au quotidien d’un périnée affaibli ?
C’est d’abord l’incontinence urinaire dite d’effort, c’est à dire qui intervient sous l’effet de l’augmentation de la pression avec parmi les cas les plus classiques l’éternuement, la toux, les éclats de rire… Ensuite c’est lorsqu’on a une forte envie d’uriner (urgenturie ou vessie hyper active) à la suite d’une contraction très forte de la vessie et si nos muscles sont faibles on a une fuite.
Enfin plus grave il y a aussi le relâchement des muscles qui entrainent des descentes d’organes ou un prolapsus de la vessie. Et pour finir l’incontinence qui peut aller jusqu’à incontinence annale… Sans oublier la pathologie sexuelle, avec deux possibilités : la première d’un périnée hyper tonique qui entraine des douleurs dans les rapports. La seconde plus fréquente où il est très faible avec des conséquences très désagréables comme les bruits d’air du vagin, où l’eau qui continue à couler lorsqu’on sort du bain. Bref des pathologies parfois très dures à exprimer !
Et quels sont les impacts psychologiques que vous constatez dans votre cabinet ?
Un tiers des femmes qui consultent ont atteint un certain degré de dépression ou au moins de mal-être. parfois cela fait des nées qu’elles trainent leur « souci » avec parfois pour conséquence des grosses gênes sociales comme la peur de sortir, d’une nouvelle relation amoureuse…Sachant qu’aujourd’hui 10% des jeunes femmes en dessous de 20 ans -sans enfants- présentent des troubles du périnée ce qui est déjà beaucoup… Entre 20 et 30 % des femmes en souffrent après un accouchement, et 40% après la ménopause pour celles qui ne prennent pas de traitement hormonaux. Sans oublier les personnes âgées de 80 ans et plus qui en souffrent à 60 %. On dit que l’incontinence urinaire est une pathologie plus fréquente que le diabète et l’hypertension artérielle.
L’impact de l’incontinence sur la vie sexuelle des femmes ?
Oui très clairement comme pour les 50% des femmes qui ont des incontinences urinaires qui en ont aussi lors de leur rapports… c’est pour elles très gênant et d’autres souffrent de bruits d’air avec une vagin trop détendu, qui de surcroit les empêche d’avoir des sensations lors de leur rapport. Leur libido est impactée également.
L’incontinence urinaire découle directement d’un périnée faible ?
Dans la majorité des cas oui, c’est une des causes essentielles du trouble du périnée. Mais il y d’autres cas plus spécifiques.
Y a t-il une date limite pour rééduquer son périnée ?
Il n’y a pas de critère d’âge, on peut le faire avec efficacité à n’importe quel âge. sauf un quart d’entre elles qui pour de saison congénitales ne trouveront pas l’efficacité dans la rééducation.
Les femmes pensent-elles à rééduquer leur périnée ?
Oui grâce aux médias comme vous, les femme sont bien informées et viennent dans les cabinets. Pour savoir si votre périnée est « bon » ou pas, le ou la gynécologue, même sans être spécialiste du périnée, peut faire un Testing : s’il n’est pas fantastique, il peut vous inviter à faire des exercices chez vous comme la méthode KIEGEL*. Si ça ne marche pas on peut faire de la rééducation ou prendre un appareil chez soi avec un nouvel appareil qui permet de muscler le périnée?e par l’électrostimulation et de donc de traiter les fuites urinaires. La nouveauté, c’est que ces appareils « dernier cri » (appareil INNOVOTM **) sont sans sonde.
Que peut-on faire chez soi et quels conseils donnez vous ?
Il y a les exercices personnels que l’on doit faire chez soi où l’on contracte son vagin et son anus tous les jours pour renforcer les muscles (méthode KEGEL). Et enfin on peut apprendre à faire de « la contraction anticipée » pour prévenir une fuite éventuelle. Mais ces exercices ne marchent que si on a fait une bonne réduction, si on n’a pas de bons muscles on aura beau contracter cela ne marchera pas. D’où l’importance de la rééducation et des machines qui permettent de le faire chez soi.
Mais ce je constate en 35 ans de métier, c’est un périnée de plus en plus faible chez les femmes, ce que je ne m’explique pas vraiment. Sauf que les femmes sont très actives maintenant, et parfois ne vont pas au bout de leur rééducation après accouchement… elles peuvent le faire chez elle.
* les exercices KEGEL, ainsi nommé d’après le Dr Arnold Kegel, est un exercice destiné à renforcer le muscle pubococcygien.
** INNOVOTM, un appareil totalement externe, sans sonde, conçu pour muscler le périnée par l’électrostimulation et traiter les fuites urinaires.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,fuite-urinaire-femme-incontinence-genes-solutions,820005.asp
Source : Marie Claire : Bien-être