Francisca Mattéoli 42 ans, écrivaine. Interventions : injections d’acide botulique.
« Quand tout commencera à dégringoler, je me ferai opérer par Bertrand. »
« Pour moi, la chirurgie, c’est comme le sport ou l’entretien de sa voiture : ça sert à vieillir le plus nettement et le plus harmonieusement possible. Pour l’instant, il ne me fait que du Botox une ou deux fois par an, autour des yeux et sur le front. Les rides ne me gênent pas en soi, il y en a seulement de plus disgracieuses que d’autres. Pourquoi ne pas les atténuer ? J’ai ce que les apôtres de la perfection considèrent comme des défauts : une bosse sur le nez, par exemple. Je n’ai jamais songé à l’enlever, c’est mon héritage familial, j’y tiens. Il faut garder ce qui fait qu’un être est singulier, vivant. La perfection me fait fuir à toutes jambes. J’ai un physique des années 70, androgyne, avec très peu de seins. Ça me plaît, je peux me balader en T-shirt sans soutien-gorge, porter un smoking à même la peau. C’est plus mon style qu’une robe pigeonnante. Mais quand tout commencera à dégringoler – joues, seins – je n’hésiterai pas à me faire opérer. Par Bertrand, car quelqu’un d’autre pourrait me rater, pas lui, on a la même vision des choses. Je voulais récemment qu’il me fasse une liposuccion des mollets, je les trouvais trop forts. Il m’a dit : « Fais du sport, ça partira tout seul. » Il n’aime que ce qui paraît naturel et ne se voit pas. Et j’imagine que je n’aurai pas de honte à le dire. »
L’avis du mari, Bertrand Mattéoli chirurgien à Paris.
« Je n’aurai aucune réticence à corriger, tout en respectant ce qu’elle est. »
« La perfection ne m’intéresse pas. Pour rien au monde je n’enlèverais la petite bosse que Francisca a sur le nez. Elle se retrouverait avec un nez rectiligne, sans aucune personnalité. Un être humain ne s’aborde pas en bouts de corps, c’est un ensemble, on l’aime ou pas. Chaque imperfection participe de la beauté. Elle dit qu’elle n’a pas de seins, mais elle fait quand même un 85B. Augmenter sa poitrine serait dommageable à l’harmonie générale qu’elle dégage. Certains praticiens n’opèrent pas leurs proches. Moi, cela ne me pose aucun problème, je me dis que je le ferai mieux que les autres. Quand vous opérez, vous faites abstraction de la personne qui est sur la table. Une bonne chirurgie atténue ce qui est trop marqué ou qui dérange. Bien sûr, quand l’angle de sa mâchoire sera moins bien dessiné, je n’aurai aucune réticence à corriger, tout en respectant ce qu’elle est. Une belle femme qui fait son âge est infiniment plus séduisante qu’une femme qui cherche à se transformer en jeunette. Et puis ce qui est bien avec Francisca, c’est qu’on va vieillir ensemble, ça rend la pression plus légère. »
Trois questions au docteur Benjamin Ascher*
« Les françaises sont demandeuses de naturel. »
Marie Claire : Les femmes de chirurgiens esthétiques sont en majorité peu « refaites ». Selon vous, pourquoi ?
Benjamin Ascher : En France, la tendance est de maintenir une beauté « naturelle », via des interventions de moins en moins lourdes et plus ciblées. Alors qu’aux Etats-Unis, sur la côte ouest, tomber dans la caricature, montrer qu’on a été opéré reste un signe extérieur de richesse. Le « frozen face » (visage congelé), avec aucune ride visible, a longtemps été un must.
Voulez-vous dire que les Françaises acceptent mieux de vieillir que les Américaines ?
Les chirurgiens français répondent aux désirs de leurs patientes, qui sont demandeuses de naturel. Et les médecins adhèrent totalement à cela : un visage sans expression perd toute humanité ; à 45 ans, une petite patte-d’oie rieuse est un signe de beauté. D’ailleurs, les Américaines, celles de la côte est, viennent de plus en plus se faire opérer en France.
Pourquoi celles qui font de la chirurgie ne le dévoilent-elles pas ?
Elles ont raison. Quand c’est bien fait, cela ne se voit pas. Pourquoi le dire ? Dans n’importe quel dîner, vous aurez autour de vous une ou deux femmes à la quarantaine ou la cinquantaine très fraîche. Il est possible qu’elles aient été très bien opérées et que l’effet soit naturel.
(*) Auteur de « Toxine botulique : info ou intox ? » (éd. de L’Archipel).
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,chirurgie-esthetique-j-ai-epouse-un-chirurgien-esthetique,20258,40508.asp
Source : Marie Claire : Bien-être