« Ça n’a pas été facile tous les jours, mais renoncer à Alek aurait été renoncer à vivre ma vie », se souvient Lucille, qui a choisi de s’installer à Montréal pour rejoindre son amoureux. Ou, plutôt, l’homme de sa vie, littéralement.
A la suite d’une grave dépression, Clémence, elle, a passé presque un an dans le sud de la France, chez sa meilleure amie. « Mes filles et mon mari ne supportaient plus ma présence, cet éloignement a été salutaire pour tous. »
Quant à Agnès, elle a fait primer son ambition professionnelle en acceptant une mission lointaine, avec la sensation de l’évidence et de la nécessité. « Sinon, je l’aurais regretté à jamais. La question ne se serait pas posée pour mon mari, lui aussi chercheur scientifique. Je ne vois pas pourquoi j’aurais dû me sacrifier et, quelque part, faire supporter le poids de ce sacrifice à mes enfants », explique-t-elle, deux ans après être revenue.
Momentanément ou pour toujours, ces femmes ont quitté leur maison et laissé leurs enfants à la charge de leur père. Aucune d’entre elles ne regrette sa décision, même si la culpabilité et le regard de leurs proches ne leur ont pas facilité les choses. Selon la psychanalyste Catherine Vanier, « aujourd’hui encore, le regard que notre société pose sur ces femmes n’est pas le même que celui qu’on pose sur les hommes. Dans nos inconscients, il y a cette croyance très forte selon laquelle les femmes doivent être « toute mère », sinon, elles ne sont pas de bonnes mères. »
Trois « abandonneuses » nous racontent comment elles ont fait ce pari de s’éloigner de leur famille pour (re)donner du souffle et du sens à leur existence.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,j-ai-quitte-mes-enfants,734287.asp
Source : Marie Claire : Bien-être