De la nourriture contre des faveurs sexuelles. Alors que des soldats français sont soupçonnés de viols sur des enfants en Centrafrique, «Le Parisien» et l’émission «Sept à Huit» rapportent les récits de petites victimes, au cœur des accusations.
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« J’avais faim, j’étais obligé de le faire »
Dans l’émission de TF1, dimanche soir, un enfant centrafricain prénommé Pierre (son prénom a été changé) et âgé d’une dizaine d’années parle des soldats français qui étaient en mission fin 2013 en Centrafrique, alors en proie à une guerre civile et religieuse. «Je marchais quand les Français m’ont appelé, ils m’ont dit qu’ils me donneraient des rations si je couchais avec eux. J’ai accepté», raconte l’enfant dont on ne voit que les mains. Il dit avoir été abusé «plusieurs fois» et précise que la scène se déroulait dans l’endroit où les militaires dormaient, un abri construit avec des sacs de sable. A la question a-t-il été abusé «plus de dix fois», le bambin répond par un «oui». «Quand moi j’avais faim, j’allais les voir», justifie-t-il encore. Le petit Pierre relate également les pressions subies pour qu’il garde le silence. «Ils m’ont dit « quand on te baise les fesses, il faut que tu le dises à personne »», explique-t-il à la caméra de «Sept à huit». «Sinon ils ont dit qu’ils me tueraient».
Un autre enfant, âgé d’environ 9 ans, que «Le Parisien» a renommé Isidore, décrit un soldat «musclé, grand et blanc» qui lui aurait plusieurs fois proposé de «sucer son bangala (pénis en langue sango, Ndlr) contre des biscuits et des bonbons». «J’avais faim, j’étais obligé de le faire», se justifie-t-il lui aussi .
Il lui montre sur son portable une vidéo porno et lui demande de faire la même chose
Début mai, alors que l’affaire venait tout juste d’éclater, révélée par un article du «Guardian», le JDD , qui s’était procuré une copie du rapport de l’ONU sur les accusations de viols, rapportait les témoignages de six enfants. L’un d’entre eux, âgé de 9 ans, a raconté être tombé à un check-point sur un homme blanc de l’opération Sangaris qui l’aurait interpellé , lui aurait donné une ration de combat et lui aurait montré sur son portable une vidéo porno de fellation, lui demandant de faire la même chose. L’enfant évoque aussi un autre soldat « noiraud » qui lui aurait demandé la même chose par la suite, avant de lui demander de lui trouver une prostituée.
L’affaire est née des témoignages d’enfants recueillis par des fonctionnaires de l’ONU dans le camp de déplacés de l’aéroport M’Poko de Bangui. Ils accusent des soldats de les avoir violés lors de l’opération Sangaris. Les faits portent sur une période allant de décembre 2013 à juin 2014. Selon une source judiciaire, rapportée par l’AFP, 14 militaires français ont été mis en cause, dont trois sont identifiés, par les témoignages de six enfants de 9 à 13 ans. Quatre d’entre eux se disent victimes. Deux autres se sont dits témoins d’abus sexuels. Des juges d’instruction français vont mener l’enquête sur ces accusations de viols. «Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable», a promis François Hollande.
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Source:MSN Belgique – Hotmail, Outlook, Skype, actualité, photos et vidéos