C’était pour essayer, pour rigoler avec les copines, dans une soirée. J’avais 23 ans. Ça ne m’a pas marquée outre mesure, et c’est d’ailleurs ce qui est pernicieux avec cette drogue. Cocaïne… Le mot fait peur, on s’en fait tout un monde, et la première fois qu’on essaie, presque déçu, on se dit : « Quoi, c’est ça la fameuse drogue dure ? Ça fait moins d’effet qu’un pétard ! » D’ailleurs, je n’en ai pas vraiment repris après cette soirée, ou alors très sporadiquement. Ça ne me plaisait pas tellement.
Je faisais beaucoup la fête et, excepté l’héroïne, j’étais partante pour essayer la plupart des drogues proposées à l’occasion – LSD, champignons hallucinogènes, MDMA, ayahuasca… C’est comme ça qu’un soir j’ai réessayé la coke. Et, je ne sais pas pourquoi, cette fois ça m’a plu. C’était il y a cinq ans, et là je suis réellement tombée dedans.
J’en ai très vite repris dès que j’en ai eu l’occasion, puis j’en ai acheté moi-même, et la coke est devenue synonyme de fête. Je sortais, je « tapais » comme on dit. J’aimais ce coup de speed, cette impression d’être alerte, et puis l’effacement magique de la fatigue. J’adorais ces moments, à l’heure de l’apéro, où on sort la bouteille de rosé, face au coucher de soleil… et hop, on prend un « trait ».
On sent ce petit goût métallique descendre dans la bouche, et soudain jaillit cette énergie dingue, cette concentration, ce sentiment de puissance tout à la fois… Une illusion, bien sûr. Dont je ne peux plus me passer aujourd’hui.
(1) Multipliée par cinq en vingt ans, selon le dernier baromètre santé de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, en partenariat avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,je-n-arrive-pas-a-arreter-la-coke,739405.asp
Source : Marie Claire : Bien-être