« Pour faire un geste pareil il ne faut plus être soi-même, c’est ce médicament qui a atteint le cerveau ». Pour la mère de Jordan, un jeune homme de 22 ans qui s’est pendu en juillet dernier, le verdict est sans appel : c’est le Roaccutane que prenait son fils pour traiter son acné qui pourrait venir expliquer le terrible geste de son enfant. Celle-ci a décidé de porter plainte contre la dermatologue de son fils, qui lui avait prescrit une cure de Curacné, un générique du Roaccutane, a-t-on appris vendredi 25 octobre.
« C’est une faute professionnelle grave ayant entraîné le décès de mon fils Jordan » affirme la mère de Jordan, relayée sur l’Est Républicain. Elle reproche au dermatologue d’avoir « fait un suivi uniquement par prise de sang » et ajoute qu’elle « n’a pas jugé bon d’orienter mon fils vers un psychologue (…) et se contentait de lui prescrire un renouvellement du traitement ». Pourtant, suite au traitement, son fils qui était « un jeune homme intelligent, très doué avec plein de projets d’avenir (…), souriant, aimant sortir avec sa bande d’amis (…) ne dormait plus la nuit, s’enfermait des heures dans sa chambre, souffrait de douleurs musculaires très fortes dans le dos et de sécheresse des muqueuses », raconte sa mère.
Ce n’est pas la première fois que le Roaccutane est suspecté d’être en lien avec des cas de suicides chez des adolescents et jeunes adultes. Suite à plusieurs suicides de patients il y a quelques années, de nombreuses plaintes avaient déjà été portées envers le groupe pharmaceutique suisse Roche, à l’origine du Roaccutane ainsi qu’envers les laboratoires Fabre et Expanscience, fabricants de ses génériques, rapporte Le Nouvel Obs. Pour démêler le vrai du faux, une étude avait alors été lancée en 2011, dont les résultats sont attendus d’ici la fin de l’année. Mais d’après Daniel Voidey, président de l’association française des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG) « Nous avons comptabilisé une soixantaine de suicides en France et en Suisse liés à la prise de ces traitements ».
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Source : Marie Claire : Bien-être
