Le procès d’une femme accusé d’avoir battu et humilié son compagnon entre 2007 et 2008 s’ouvre ce jeudi à Paris. La victime espère que cette affaire permettra de lever le tabou sur les violences conjugales subies par les hommes.
Parce qu’il avait trop honte pour porter plainte, Maxime a gardé le silence et subi pendant plus d’un an violences et humiliations. Ce jeudi à Paris, s’ouvre le procès de son ancienne compagne, Zakia M., 43 ans, jugée pour «violences, menaces, intimidations et escroqueries». Cette femme, mère de deux enfants, est accusée d’avoir fait vivre l’enfer à Maxime, entre 2007 et 2008.
A l’époque, l’homme sort d’une rupture sentimentale. Décidé à rebondir et à reprendre sa vie en main, il accepte de rencontrer Zakia, dont il a fait la connaissance sur un forum de discussion. Dès leur premier rendez-vous, ils ont une relation sexuelle, raconte-il dans son livre «Ma compagne, mon bourreau». Sept mois plus tard, Maxime accepte d’aller vivre avec elle et ses enfants, dans un petit appartement parisien. Il espère trouver un nouvel équilibre auprès de cette femme qui l’attire de façon «irrationnelle et magnétique» malgré «son langage cru» et «sa démarche de camionneur».
© Fournis par Paris Match
De l’humiliation psychologique à la torture physique
Mais ce qui aurait pu être un rêve vire au cauchemar. Au bout de deux mois, Maxime reçoit ses premières gifles. Zakia a consommé de l’alcool et du cannabis et lui est pétrifié. Il met cet événement sur le coup de la colère. «Avec le recul, je me dis que j’aurais dû partir dès ce soir-là», raconte-t-il ce jeudi dans «L’Est Républicain». Les semaines se suivent et se ressemblent en effet. Sous son emprise, Maxime se coupe de ses proches. Il vit reclus, n’a plus le droit de quitter le petit studio sauf pour aller faire les courses. Il doit s’occuper des tâches ménagères, des enfants, ne peut plus entrer dans la chambre. Il est interdit de salle de bain et de toilettes, doit dormir à même le sol dans l’entrée. Sa compagne l’oblige à s’enfermer dans un débarras lorsqu’elle reçoit d’autres hommes.
Les coups s’enchaînent. Elle le frappe avec un balai, lui met un couteau sous la gorge, du sel dans les yeux, le brûle au fer rouge… Hospitalisé deux fois, il affirme avoir été agressé dans la rue. Puis, à cause de ses nombreuses absences, il perd son travail.
La honte l’empêche de parler
Le trentenaire ne veut pas dire ce qu’il se passe chez lui. Ne veut pas se défendre, non plus. «Je mets un point d’honneur à ne pas lever la main sur une femme», confie-t-il à «L’Est Républicain». «J’étais sous l’effet d’une psychose, d’une peur panique permanente et je n’avais plus accès à aucun moyen de communication», ajoute-t-il. Pour cacher les traces de coups, Zakia le force à porter du fond de teint, a-t-il expliqué ce jeudi matin sur Europe 1. En plus de l’humilier, l’accusée le dépouille aussi de ses économies. S’il ne se montre pas conciliant, elle le menace de le dénoncer pour atteinte sexuelle sur ses enfants.
Maxime a honte. Honte qu’un homme d’un mètre 83 et 90 kilos puisse se retrouver dans une telle situation. «C’est très difficile de prendre la parole pour dire ça», explique-t-il. L’homme doit finalement sa survie au frère de Zakia. Celui-ci alerte la famille de Maxime pour qu’elle vienne enfin le délivrer. Lorsque ses parents le récupèrent, il a perdu 30 kilos. «Il était méconnaissable avec son visage tuméfié et c’est au son de sa voix que j’ai su que c’était bien lui. Il était d’une maigreur effrayante, il n’y avait pas un centimètre de son corps sans trace de coups», se souvient son père, cité par l’AFP. Au total, Maxime subit huit opérations chirurgicales.
Mais c’est surtout psychologiquement que l’homme est détruit. «Je ne savais plus qui j’étais, j’étais totalement perdu», raconte-t-il à «L’Est Républicain». Pour se reconstruire, en plus de la thérapie qu’il suit, il décide d’écrire un livre et de raconter son calvaire. Il veut lever le tabou sur ces violences conjugales subies par les hommes. «On estime qu’un homme meurt tous les treize jours sous les coups de celle avec qui il partage sa vie», rappelle à l’AFP le psychanalyste Alain Legrand, directeur du centre « SOS Violences Familiales », qui l’a suivi à Paris. Par comparaison, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon.
Source Article from http://www.msn.com/fr-be/actualite/france/maxime-37-ans-l’enfer-d’un-homme-battu/ar-AAaCPqF?srcref=rss
Source:MSN Belgique – Hotmail, Outlook, Skype, actualité, photos et vidéos