Le coordinateur des attentats du 13 novembre est resté caché dans les fourrés sous l’autoroute près de Paris pendant quatre jours. Avant de rejoindre l’appartement de Saint-Denis
C’est une de ces jungles de misère qui poussent en bordure des villes, un talus planté de buissons dont les SDF font leur refuge. Même en hiver, derrière les arbres morts, leurs cabanes restent à peu près invisibles. Dans celle-ci s’est caché l’homme le plus recherché de France, et peut-être du monde : Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, qui est, au lendemain du grand massacre, un des deux seuls survivants du groupe de dix terroristes identifiés.
Mais Abaaoud quittera sa planque nauséabonde pour rejoindre le squat de Saint-Denis, où son corps criblé de balles sera identifié grâce à ses empreintes digitales. Un mois et demi après le vendredi noir qui a fait 130 morts et plus de 350 blessés, un terroriste reste en cavale, Salah Abdeslam.
Le vacarme du RER B cesse à 0 h 55, c’est à peu près l’heure à laquelle Abaaoud a rejoint son « igloo » entre un terrain vague, une casse automobile et la gare de La Courneuve. A cette heure, le trafic des voitures qui filent sur l’autoroute pour contourner Paris s’est un peu calmé.
Mais l’installation est pour le moins sommaire. « La préparation et la coordination des attaques tranchent nettement avec l’improvisation qui les suit, explique un proche de l’enquête. C’est un peu comme si les terroristes étaient certains de mourir après avoir atteint leur objectif, et qu’ils se retrouvaient en roue libre… »
En contrebas de l’A86, à la limite entre Aubervilliers et La Courneuve, l’abri de fortune où Abdelhamid Abaaoud passe ses premières nuits après l’attentat. © Eric Hadj
© Eric HadjOn a retrouvé la planque d’Abaaoud
L’errance d’Abaaoud laisse en effet fort perplexe. Très probable coordinateur des attentats avec Salah Abdeslam, il dirigeait la troisième équipe de tueurs, celle qui a semé la mort sur les terrasses. Puis il a déposé Brahim, le frère de Salah, au Comptoir Voltaire, près de la place de la Nation, où il s’est fait exploser. Abaaoud a ensuite erré avant de garer sa Seat noire dans une ruelle de Montreuil, laissant à l’intérieur une kalachnikov sur laquelle seront retrouvées ses traces d’ADN. Avec un mélange d’amateurisme et de sang-froid, il descend alors dans le métro.
A 22 h 14, les caméras de surveillance de la station Croix-de-Chavaux l’enregistrent, vêtu de noir et chaussé de baskets orange, en train de sauter par-dessus le tourniquet.
Notre vidéo sur les lieux de sa planque
>> Regarder la vidéo
On le retrouve à la station Nation à 22 h 28, accompagné d’un homme dont il s’écarte par prudence au moment de sortir, au cas, sans doute, où ils seraient appréhendés. Cet acolyte, qui n’a toujours pas été identifié, pourrait bien être le troisième assassin des terrasses. Comme un meurtrier ordinaire, Abaaoud retourne sur les lieux de son crime. A 0 h 28, soit une huitaine de minutes après que le Raid et la BRI ont enclenché l’assaut final contre les tueurs du Bataclan, il se trouve tout près de la salle de concert, certainement parmi les badauds en train de suivre la frénésie des sirènes. François Hollande arpente les mêmes lieux une heure plus tard. Mais à ce moment, Abaaoud a déjà commencé son « hibernation ».
___________________________________________________________________________________________________
AUSSI SUR MSN :
L’année 2015 en images
L’année 2015 en images
___________________________________________________________________________________________________
Source Article from http://www.msn.com/fr-be/actualite/monde/on-a-retrouv%C3%A9-la-planque-dabaaoud/ar-BBo3cxO?li=AA9D0LV&srcref=rss
Source:MSN Belgique – Hotmail, Outlook, Skype, actualité, photos et vidéos