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Après quatre mois de traque, l’arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek le 19 mars (capture d’écran).
De nombreux mystères entourent le rôle de Salah Abdeslam dans les attentats de Paris et dans son interpellation, vivant, à Molenbeek. Que révèle son attitude de son profil psychologique? Interview avec le psychiatre et criminologue Roland Coutanceau.
Une arrestation sans opposer de résistance, une confirmation immédiate de son identité. C’est ainsi que s’est terminée la longue cavale de Salah Abdeslam quatre mois après les attentats de Paris. De quoi dessiner des premiers éléments de portrait du fugitif qui vient d’être inculpé pour « meurtres terroristes et participation aux activités d’un groupe terroriste »? Interview avec le psychiatre et criminologue Roland Coutanceau.
Qu’est-ce que ces premiers éléments disent de Salah Abdeslam?
Son attitude, le 13 novembre, comme lors de son interpellation, il faut la remettre en contexte par rapport à celle des autres protagonistes des attentats. Parallèlement à l’acte qu’ils allaient commettre, ces terroristes avaient l’idée de la mort en fin de route.
En ce sens, Salah Abdeslam est original. Dans son cas, de nombreuses questions se posent et notamment celle de savoir s’il a renoncé à commettre un attentat (le 18e arrondissement de Paris mentionné par Daech et où aucun attentat n’a eu lieu, Ndlr).
Quel profil psychologique peut-on commencer à dresser?
Plusieurs hypothèses existent. Celle d’abord d’une stratégie de groupe qui le cantonne à un rôle de technicien, de logisticien, pour le préserver pour une mission ultérieure, une autre attaque. Avec l’idée qu’il n’est pas sacrifié cette fois-ci.
On peut également envisager qu’un incident indépendant l’ait empêché de se donner la mort, comme par exemple, sa ceinture explosive qui ne marche pas. La troisième hypothèse, la plus intéressante sur le plan psychologique, repose sur le fait que dans un coin de sa tête, il y a une ambivalence avec le fait d’en finir avec la vie.
Comment expliquer l’ambivalence de cette dernière hypothèse?
Dans le terrorisme, on rencontre des gens à la détermination variable qui sont endoctrinés: des « pieds-nickelés » du djihad comme des jusqu’au-boutistes à l’image des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, entiers, secrets, presque illisibles pour le commun des mortels tant ils sont déterminés et ne le disent à personne.
Enfin, certains correspondent au profil de « psychopathes reconvertis »: ils faisaient la fête, buvaient, fumaient et ont fini par être touchés par le discours de Daech pour donner un sens à une vie un peu chaotique. Ils sont moins entiers, moins passionnés. Certains sujets psychiques sont donc moins tentés par le fait de se faire exploser, ont une certaine envie de rester en vie. Dans cette hypothèse, cela ferait de Salah Abdeslam quelqu’un d’un peu plus indépendant psychologiquement par rapport à la programmation dont il a fait l’objet.
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