« L’Afssaps aurait dû réagir dès 2007 et au plus tard en 2008 ». C’est ce qu’écrit le site Mediapart ce mardi 1er octobre suite à la découverte d’un rapport interne de l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ex Afssaps. Ce rapport, rédigé par un salarié de l’ANSM en interne, est particulièrement critique vis-à-vis du rôle qu’a joué l’Afssaps dans l’affaire des prothèses PIP.
Découvert cette semaine lors d’une perquisition dans les locaux de l’ANSM, le fameux rapport n’aurait jamais été remis à Xavier Bertrand, à l’époque ministre de la Santé, au profit d’un rapport officiel, bien moins critique. « La direction de l’agence n’a pas divulgué ce document interne dont elle avait connaissance, mais a diffusé un rapport officiel, remis à Xavier Bertrand en février 2012, expurgé des informations les plus gênantes pour l’Afssaps » explique en effet Mediapart, qui ajoute que d’après le rapport, « l’augmentation des ruptures pour les prothèses PIP (a) été amorcée dès 2006 » et que « l’Afssaps aurait dû réagir dès 2007 et au plus tard en 2008 ». Mais ce n’est que fin 2011 que l’agence du médicament a recommandé le retrait préventif pour toutes les femmes portant des prothèses PIP. Un laps de temps crucial, durant lequel l’agence du médicalement aurait pu éviter des milliers d’implantations PIP, rapporte Mediapart.
L’ANSM dément toute volonté de dissimulation
Néanmoins, du côté de l’ANSM, on dément fermement toute volonté de dissimulation. Selon le professeur Dominique Maraninchi, patron de l’ANSM, « le document évoqué a été écrit par un salarié deux mois après la remise du rapport officiel rendu public (…) Il est donc inexact d’alléguer que le rapport officiel rendu public deux mois plus tôt aurait été expurgé des éléments contenus dans ce document. », rapporte Le Monde.
« Même situation que le Mediator »
Suite à ces révélations, Me Philippe Courtois, l’avocat des victimes PIP, considère que l’agence n’a « rien fait pendant deux ans. Avec un tel rapport, la mise en examen de l’agence doit être opérée rapidement. On est exactement dans la même situation que le Mediator ».
Le procès concernant cette affaire s’est déroulé en mai dernier devant le tribunal correctionnel de Marseille et le jugement devrait être rendu le 10 décembre prochain. En mai 2013, plus de 16 000 femmes s’étaient déjà fait retirer leurs prothèses PIP, soit 28 276 implants. Sur l’ensemble de ces prothèses, 7 186 étaient défectueuses…
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,protheses-pip-accusations-ansm-afssaps,701514.asp
Source : Marie Claire : Bien-être