Après la France il y a un peu plus d’un mois, c’est donc le Danemark qui a été la cible d’attaques terroristes ce week-end. Deux fusillades ont eu lieu à Copenhague. La première a ciblé le centre culturel de la capitale où se tenait un débat sur la liberté d’expression, la seconde visait une synagogue. Bilan : deux morts et cinq blessés. L’auteur présumé a été abattu, son identité est désormais connue.
Avec notre envoyé spécial à Copenhague, Sami Boukhlifa
Il s’appelle Omar el-Hussein et a été tué de plusieurs balles. La fusillade entre les forces de l’ordre et cet assaillant a eu lieu dimanche à l’aube, dans le quartier de Norrebro près de la gare de Copenhague.
© Fournis par RFI FR
AFP PHOTO / HO / DANISH POLICE
Après avoir été traqué durant plusieurs heures dans la nuit de samedi à dimanche, il a fini par être neutralisé, lui qui était déjà fiché par les services de renseignements.
Omar el-Hussein, un jeune danois de 22 ans, était donc connu par les services de sécurité. Il y a deux à trois semaines à peine, il était encore derrière les barreaux où il purgeait une peine de prison pour avoir poignardé un homme en pleine rue. Les faits remontent à 2013.
Imitateur
Selon les autorités danoises, l’homme aurait agi seul et voulait imiter les attentats de Paris. Il y a clairement des similitudes entre les actes terroristes qui ont ensanglanté Paris et ceux de Copenhague. Omar el-Hussein s’est d’abord attaqué à un symbole, celui de la liberté d’expression. Puis à la communauté juive.
L’enquête se poursuit dans la capitale danoise. Deux interpellations, voire plus, ont été effectuées et un cybercafé ainsi que des appartements ont été perquisitionnés dimanche soir, non loin de l’endroit où le tireur présumé a été abattu. Impossible pour l’instant d’établir le moindre lien mais peut être s’agit-il d’éventuels complices.
Lutte antiterroriste : des mesures à l’échelle européenne
Ce qui apparaît aujourd’hui comme une réplique de l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, doit inciter à renforcer la lutte contre le terrorisme au niveau européen.
Après les mots de réconfort à l’adresse du peuple danois, voilà les mesures pour tenter de prévenir de nouvelles attaques jihadistes en Europe. Un peu plus d’un mois après la tuerie de Charlie Hebdo, les mêmes options reviennent sur la table.
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve demande à ce que soit établi « la traçabilité du parcours des combattants étrangers ». Un renfort de la sécurité dans les aéroports au moyen du PNR, le Passenger Name Record (l’enregistrement du nom du passager), déjà évoqué dans un texte adopté lors du sommet informel de Bruxelles il y a trois jours et bloqué pour l’instant au Parlement pour des questions de respect de la vie privée.
Coopération « intensifiée »
Autre élément important : la coopération entre services de renseignements nationaux et communautaires (Europol, Eurojust) qui « doit être intensifiée » selon Bernard Cazeneuve.
Les attentats de Copenhague devraient également permettre un renforcement des contrôles systématiques aux frontières, sachant que tous les Etats membres se sont déjà mis d’accord sur un élargissement des contrôles des passagers via des systèmes informatisés.
Enfin, la lutte contre la propagande islamiste doit elle aussi faire l’objet d’actions concertées. Cette propagande a pu inspirer l’assaillant présumé des fusillades de Copenhague ont fait savoir les services danois.
A Paris, plusieurs centaines de Parisiens se sont rassemblés, dimanche dans la soirée, devant l’ambassade du Danemark. Anne Riggelsen, ambassadrice du Danemark en France s’est exprimé à cette occasion :
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