Le syndrome » Ken et Barbie » a envahi l’entreprise. Ce culte du zéro défaut qui torturait jusque-là le corps vaut désormais pour le salarié. Forcément maillon fort, plus réactif qu’une formule 1, bourré d’idées et fringant 365 jours par an… et surtout, capable de résister à la pression, aux délais de plus en plus raccourcis et aux engueulades, sans jamais s’effondrer.
Résultats : stress, angoisses, burn-out (épuisement extrême), sentiments de frustration, de dévalorisation et dépressions se propagent. Quand cela ne conduit pas au suicide, lesquels sont estimés, à défaut d’études, entre trois cents et cinq cents par an. C’est dire si le monde du travail est malade depuis quinze ans, époque des premières enquêtes.
Comment en est-on arrivé là ?
Un employé stressé et énervé donne l’image de quelqu’un d’investi, tandis qu’un salarié zen et content peut paraître fumiste
décode Caroline Duret, psychiatre et consultante à Stimulus, cabinet spécialisé dans le stress en entreprise. Il faut dire qu’en France, le travail est associé à une symbolique judéo-chrétienne qui lui attribue une quasi-valeur de rédemption : il faut mériter son job, gravir les échelons grâce à un dur labeur et en payer le prix. Dans l’inconscient collectif, aujourd’hui encore : » On gagne son pain à la sueur de son front. »
Patrick Légeron, PDG de ce même cabinet, va encore plus loin, en faisant le lien avec le fait que la France a été l’un des derniers pays à s’intéresser aux stratégies antidouleurs et où des messages archaïques tel que » il faut souffrir pour être belle » sont encore employés.
Autre effet pervers : l’esprit d’équipe s’est modifié, et le travail collectif a laissé la place à un individualisme qui isole les salariés, même lorsqu’ils travaillent ensemble. Le lien social s’étant disloqué, il y a moins de soutien social. Et c’est d’autant plus pénible pour ceux qui ont dû quitter leur région et leurs amis pour un job. A quoi s’ajoute le dépassement de soi, qui peut se muer en ambition rageuse où l’on roule pour son ego, quitte à sacrifier l’humain et à écraser le collègue. Renforcé par la menace du chômage en toile de fond.
Mais la hiérarchie, avec ses nouveaux objectifs de rentabilité, n’est pas en reste côté responsabilités : » Beaucoup de supérieurs ont des qualifications techniques mais sont dépourvus de compétences humaines et psychologiques. Ils exigent de façon froide et sont incapables de percevoir l’état émotionnel des gens qu’ils managent, ou ils oublient de valoriser le travail fait « , commente Caroline Duret.
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,rentree-adoptez-la-zen-attitude,20132,320.asp
Source : Marie Claire : Bien-être