Lancer un filtre solaire est un exercice complexe : difficile à synthétiser, à formuler, contraignant en terme de sécurité, très long à faire valider. Les labos utilisent donc ceux qui existent déjà, piochent dans la liste fournie par les autorités de santé et jonglent entre filtres communs (Parsol, Tinosorb, dioxyde de titane…) et brevets exclusifs (Méxoryl chez L’Oréal, par exemple) pour élaborer la recette personnelle la plus couvrante possible. « Les innovations dans le domaine de l’efficacité sont rares », confirme Mouna Ghoul, responsable de la communication scientifique de Shiseido. Elle explique la nouveauté high-tech de la maison : « En se chargeant négativement au contact de l’eau (mer, piscine, transpiration), une molécule exclusive et secrète attire les ions calcium et magnésium environnants, et forme une couche hydrofuge boostant de 10 % la protection anti-UV. » Une seconde couverture se forme alors au-dessus des filtres. Inédit. Crème Protectrice SPF30 Wet Force de Shiseido, 31,50 €.
Puisque le champ d’exploration des filtres est très réduit, la voie du plaisir occupe les chercheurs. Donc la galénique : « La quête du bonheur passe aussi par la cosméto, comme en Asie, où la polysensorialité est très développée. Parfum, texture, gestuelle… on touche à l’émotionnel, à la notion de pleine conscience. L’application devient presque un cérémonial », observe Florence Bernardin-Brec, présidente d’Information & Inspiration, société de veille marketing des marchés cosmétiques en Asie. Un signe : on ne parle plus d’« application » mais de « playtime » dans le jargon marketing.
Une approche hédoniste loin d’être superflue : plus on aime son produit, plus on l’applique, mieux on est protégée. « Associer protection et plaisir est très pertinent pour favoriser l’observance et prévenir les mélanomes, dont 7 % sont encore décelés par an », précise Olivier Doucet, directeur de la recherche et du développement de Lancaster. Dans le domaine de la sensorialité, cette année, les laboratoires s’en sont donné à cœur joie malgré les contraintes de formulation. Selon le docteur Martin Josso, directeur du laboratoire solaire L’Oréal Recherche & Innovation : « Le challenge est très motivant. Malgré les énormes progrès, une crème SPF50 n’est pas encore au même niveau sensoriel qu’un soin sans SPF. On imagine aussi des sprays sans aucun besoin d’étalement ou des systèmes filtrants qui s’auto-ajustent selon l’ensoleillement… » En attendant, voici la liste des nouveaux délices solaires.
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Source : Marie Claire : Beauté