Novembre 2011. Une femme âgée décède d’une allergie, suite à la prise de l’amoxicilline prescrite sur son ordonnance. Ce décès aurait pu être évité, selon les autorités compétentes : en effet, son dossier médical contenait bien le nom de l’antibiotique auquel elle était allergique. Cette erreur de prescription, relayée par « Le Parisien » n’est pas imputée aux médecins, mais bien à l’informatique…
Depuis leur entrée dans les cabinets en 2011, autorisée par le ministère de la Santé, les logiciels d’aide à la prescription permettent aux médecins en consultation de prescrire des médicaments via leur ordinateur. Objectif de cette initiative ? Eviter à la fois les incompatibilités entre médicaments, mais aussi avoir une écriture enfin lisible, aussi bien par le patient que par les pharmaciens. L’efficacité de ces logiciels n’est pas vraiment remise en question. Le problème serait plutôt l’utilisation de certains d’entre eux, non homologués, qui embarrasserait. Sur une centaine de logiciels d’aide à la prescription, seuls 26 ont déjà été certifiés par la Haute autorité de santé.
« Ces systèmes n’assurent pas une sécurité fine »
« Cela fait trois ans que l’Etat nous promet une certification globale des logiciels. Où en est-on ? », demande le directeur délégué de la fédération Lessis, qui regroupe des éditeurs de logiciels destinés aux professionnels de santé, dans « Le Parisien ». « Ces systèmes, en place dans de nombreux établissements, n’assurent pas une sécurité fine, en particulier dans le domaine des éventuelles allergies », lui rétorquent les spécialistes de la santé. Un médecin, à La Roche-sur-Yon, a étudié ce ces logiciels et a découvert 35 catégories d’erreurs, en un an seulement. Alain-Michel Céretti, président de l’association de patients Le lien, demande à ce que soient « retirés le plus vite possible les logiciels qui dysfonctionnent. »
Ce mercredi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, répondait au micro d’Europe 1. Selon elle, il n’est effectivement « pas acceptable que la vie du patient soit mise en danger pour cette raison. » Elle ajoute : « Cependant, je veux rappeler que le logiciel ne peut se substituer à la prescription personnalisée, individualisée, par le médecin. Je ne voudrais pas qu’à travers cette affaire, on jette, une fois de plus, un soupçon sur la manière dont les patients sont accueillis dans les hôpitaux. » La ministre promet toutefois une enquête pour déterminer ce qui s’est vraiment passé en novembre 2011…
Source Article from http://www.marieclaire.fr/,un-logiciel-d-aide-a-la-prescription-defectueux-cause-la-mort-d-une-patiente,695704.asp
Source : Marie Claire : Bien-être